La PAQS souhaite développer une nouvelle étude en Belgique afin de toujours mieux améliorer la qualité des soins.
Une étude Suisse montre que chaque année, sur un million de personnes qui séjournent dans l’un des 285 hôpitaux ou maisons de naissance suisses, 120.000 sont concernées par un incident; la moitié de ceux-ci auraient pu être évités (60.000). Comment mener une politique efficace en profondeur? Denis Herbaux, CEO de la PAQS, prend le temps de la pédagogie: «La réflexion sur la qualité et la sécurité des soins doit être systémique. On peut avoir un hôpital de grande qualité avec des médecins très compétents, mais qui ne serait pas bien organisé au niveau des risques du système hospitalier. C'est un paradoxe peut-être, mais une réalité du terrain. Notre travail est vraiment à ce niveau de sensibiliser tous les intervenants et les institutions.»
La priorité réside dans le changement d’habitude des professionnels: «Pour diminuer le nombre de cas à long terme, les professionnels doivent déclarer plus les incidents afin d'améliorer en profondeur le système.»
Pour lui, «on doit arriver à la même réflexion que dans l'aéronautisme. Dans ce secteur, dès qu'il y a un problème, toutes les compagnies adaptent leur technologie et leurs signaux d'alerte pour que cela n'arrive plus.» Une réflexion menée en Suisse d’ailleurs. En 2016, 87,7% des opérations ont été précédées par un passage en revue d’une check-list. «C’est une sécurisation d’un processus. Mais, comme dans un avion, ça n’évite pas forcément l’accident», résume l'enquête. A cela, les autorités suisses ont ajouté une autre liste: RECI pour Recueil des événements critiques et indésirables. Il s'agit d'un outil informatique de récolte des situations qui ont induit un problème pour les patients ou les collaborateurs. «On peut faire des erreurs, mais pas les répéter», affirme Anne-Claude Griesser, directrice médicale adjointe de l'hôpital vaudois. Et chez nous? «A notre niveau, on souhaite lancer une étude du même type mais on ne peut pas la réaliser sur fond propre. Il faut donc que des moyens soient dégagés par la Région», ajoute Denis Herbaux. L’étude suisse montre, enfin, que la digitalisation du dossier du patient devrait réduire les problèmes de communication lorsque plusieurs médecins suivent un même malade.
Une opinion? Une réaction? Le débat continue ici et sur @JdS_SK ou sur @MediSphereHebdo
> Lire aussi: Chaque année 1.200 décès seraient évitables dans les hôpitaux suisses. Et chez nous?