La moyenne d’âge des MG suisses, 55 ans, reste très élevée. La pratique solo perd du terrain, le temps partiel en gagne, de même que la part d’actifs après l’âge de la retraite. Les MG évaluent actuellement leur temps de travail hebdomadaires à 7,9 demi-journées en moyenne. Voilà quelques enseignements de la 4ème enquête nationale « Workforce »
Depuis 2005, une évaluation quinquennale de la force de travail en médecine de 1er recours - ce qui inclut, outre les MG, les pédiatres en pratique privée (*) - est conduite en Suisse. Les conclusions de la 4ème édition sont commentés dans le dernier Primary and Hospital Care, l’organe officiel de Société suisse de médecine interne générale.
La moyenne d’âge des médecins de famille suisses reste très élevée. 15% des effectifs actuels ont plus de 65 ans. Mais une lueur d’espoir se dessine : la part des moins de 50 ans ne cesse d’augmenter depuis 2010. Elle est passée de 25 à 34%. Primary Care rappelle qu’en 2015, la Suisse a décidé de relever le nombre de places disponibles dans ses facultés de médecine pour atteindre par an, d’ici 2023, 450 diplômes de plus (par rapport à 2016). « Il faudra toutefois attendre au moins 10 ans avant de constater un effet significatif sur l’actuelle pénurie de médecins de famille, qui est manifeste ».
La revue signale aussi que les derniers chiffres (2019) d’intention d’orientation des étudiants de 3ème master étaient encourageants, près de 20% déclarant vouloir opter pour une carrière de MG. Partant d’une densité actuelle de 0,76 MG/1.000 habitant (**), la revue projette que le nombre de bras va diminuer d’ici 2030 (à cause des départs à la retraite) mais que la pénurie pourrait être compensée d’ici 2040.
En termes de répartition par sexe, il y a dorénavant 64% de MG masculins, contre 80% en 2005. En 2020, 15% des MG exercent encore en cabinet passé l’âge de 65 ans. « Nettement plus d’hommes que de femmes travaillent encore après 65 ans, et cette proportion n’a cessé d’augmenter ces dernières années. »
En termes organisationnels, « le cabinet individuel passe de mode », résume la revue. Seul 1 MG sur 3 travaille encore en solo (contre 60% en 2005). Un sur 5 exerce en cabinet double, et près de 50% en cabinet de groupe.
Quantitativement, le temps de travail par semaine diminue. « En 2020, la grande majorité des MG travaillent à moins de 100%. » Les MG évaluent actuellement leur temps de travail hebdomadaires à 7,9 demi-journées en moyenne. On fait plus d’heures en cabinet individuel qu’en cabinet double ou de groupe. Les temps de travail médical (de consultations et de visites à domicile ou en structures résidentielles) « se réduisent significativement depuis 2005 (d’environ trois heures par décennie). Le temps de travail administratif reste stable. »
Enfin, on notera qu’à 71%, les MG suisses se disent satisfaits de leur situation professionnelle, soit une même part qu’en 2015, mais nettement plus qu’en 2005 (55%).
(*) dans un rapport de +/- 84% de MG pour 16% de pédiatres
(**)chez nous, le site officiel « Vers une Belgique en bonne santé » évoque pour 2016 un nombre de MG en activité et ETP de 8.988, soit, exprimé en densité, 0,79 MG par 1.000 habitants