Dans un courrier envoyé vendredi à la Première ministre Sophie Wilmès, le Groupement Belge des Spécialistes (GBS) manifeste son inquiétude concernant les mesures d'assouplissement prises lors du dernier conseil national de sécurité. Il craint une nouvelle crise sanitaire
“Le GBS est inquiet” écrivent le Dr Donald Claeys, Secrétaire général et le Dr Jean-Luc Demeere, Président “D'une part, nous constatons une augmentation des hospitalisations et du nombre de patients en soins intensifs. D'autre part nous constatons une lassitude du personnel soignant, qui a droit aux vacances, aux récupérations des heures supplémentaires et qui se voit parfois contraint à trouver une solution pour les quarantaines et celles de leurs enfants écartés des écoles.“
Le GBS constate les dommages collatéraux du COVID-19. D'une part la revalidation des patients guéris du COVID-19, et d'autre part les pathologies soignées trop tardivement. Les patients ont peur de se faire soigner, peur de venir à l'hôpital ou de consulter un médecin.
“Très rapidement nous pourrions arriver à une saturation des capacités d’hospitalisation. La fatigue du personnel, les écartements pour quarantaine et les absences pour s'occuper des enfants pourraient bloquer le fonctionnement normal de l'hôpital.” alertent les dirigeants du GBS. “Or ce fonctionnement n'est plus normal, car en automne à côté des activités normales s'ajoutent les pathologies saisonnières (respiratoires essentiellement) et le COVID-19. “
Le GBS demande “avec fermeté” des campagnes d'information et de conscientisation de la population. “Nous demandons un appel à la rigueur. Nous craignons une nouvelle crise sanitaire.”
Les inquiétudes des médecins spécialistes s'ajoutent à celles déjà exprimées ces derniers jours par l'association belge des syndicats médicaux (ABSyM) aux yeux de laquelle les adaptations annoncées par le CNS font preuve de "trop d'assouplissement".
Pour rappel, à partir du 1er octobre, le port du masque ne sera plus obligatoire à l'extérieur, sauf dans les lieux très fréquentés et dans les endroits où la distance de sécurité de 1,5 mètre ne peut être garantie. La durée de la quarantaine passe de 14 à sept jours dans la plupart des cas et la bulle sociale de cinq personnes s'élargit désormais pour être une liberté individuelle, et non plus un choix qui vaut pour tout le foyer. Le CNS a aussi décidé d'introduire un système de baromètre national qui permettra de mesurer la gravité de la situation sanitaire, afin de permettre des mesures spécifiques.
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