Adrien Dufour, le directeur général de la Clinique Saint-Luc Bouge a une demande très simple: «Nous avons besoin d’un financement adapté à la réalité hospitalière: des moyens pour l’infrastructure, l’énergie et la cybersécurité. La directive européenne NIS 2 est entrée en vigueur et on ne nous donne pas les moyens financiers d’améliorer durablement la cybersécurité au sein des hôpitaux, et pourquoi ne pas aborder cela au sein des réseaux hospitaliers. Il est également urgent d’arrêter les mesures d’économie sur le système de santé.»
Pour Adrien Dufour, les autorités doivent avoir une réelle connaissance des métiers de santé. «Lors de la divulgation de l’étude Maha, le ministre Franck Vandenbroucke a dit les mots suivants: «Si on se compare à l’Allemagne et aux Pays-Bas, la Belgique peut se sentir heureuse.» Je lui aurais bien dit: si on se compare au Luxembourg et à la France, on peut se sentir vraiment malheureux.» Le directeur général va plus loin en émettant une proposition: «Bien qu'imparfait, le Ségur de la santé en France a permis, entre autres, une belle valorisation à la juste compétence des personnes. Cela ne se fait toujours pas en Belgique. Cet aspect doit être noté par les différents partis pour les prochaines élections.»
Adrien Dufour en appelle aussi au lancement d’un plan d’attractivité des métiers de la santé à l’échelle fédérale et les entités fédérées devront emboiter le pas. «Des initiatives sont prises, par ici et par là, comme le Fonds des Blouses Blanches. Mais quand on décompose les enveloppes, il y a beaucoup de conversion de CDD en CDI… Mettre de l’argent sur un terrain qui est sec, ne sert à rien. Il faut mieux mettre des graines et les aider à se développer.» Il estime qu’il faut résister à la tentation d’une «énième étude pour prouver que l’on a des problèmes. Avançons et basons-nous sur les études du KCE qui sont qualitatives et qui pointent du doigt les problèmes actuels et surtout dégageons des solutions. Nous avons des outils, utilisons-les à bon escient.»
Derniers commentaires
Yves Lefebvre
16 janvier 2024Excellente intervention et tout aussi bon diagnostique et proposition thérapeutique d'un Directeur arrivé à ce poste pour ses qualités et pas par pistons politiques!
Il n'y a plus qu'à espérer que les politiciens de tous bords ouvrent les yeux et les bourses .
Il y a des dépenses plus utiles que d'autres .
Priorité aux patients et aux soignants , plutôt qu'aux carrières et aux recasages de certains de nos politiciens.
Bon courage !
Yves Lefebvre.