Même si la mise en réseau n’est pas encore été actée par le CA des deux entités, des réunions se multiplient sur le terrain. L’avenir de l’hôpital de Chimay est aussi en débat. Les prochaines semaines seront décisives pour la réorganisation des soins à Charleroi et les médecins des différents sites attendent avec impatience plus de clarté.
A la veille du 26 mai et des élections, les responsables politiques de la région de Charleroi n’entendent pas acter officiellement le rapprochement des deux grandes entités hospitalières publiques et privées... même s’ils laissent percevoir qu’ils «sont favorables à un pôle géographique». Pourtant sur le terrain, les discussions se poursuivent à différents niveaux : médical, infrastructures, comptables...l’objectif premier étant de résoudre le problème de statut du personnel et des conventions différentes pour les médecin suivant les services et les sites. «La question de la nature juridique de la nouvelle structure doit être résolue en priorité» nous confie ce proche du dossier. Les plus farouches à ce rapprochement craignent «une absorption de l’ISPPC» et insistent pour que le rapprochement débouche sur une «saine collaboration».
La question du financement
Le dernier plan de financement d’Alda Greoli n’a fait que confirmer les bruits de couloirs: en effet si on remarque l’effort de plus de 300 millions d’euros pour le nouveau projet du Grand Hôpital de Charleroi sur l’ancien site industriel des Viviers, où la première pierre du futur Centre Hospitalier Les Viviers sera posée ce 26 avril ... de son côté, le CHU (4 millions), Vésale (5,5 millions) et Notre-Dame-de-Grâce (14 millions) ne bénéficieront pas d’autant de moyens. «La question se pose aussi pour l’amélioration des sites «Van Gogh et de Léonard de Vinci» sans oublier que le site de Vésale ressemble à celui de Tivoli, ce sont les mêmes hôpitaux des années 70 et des moyens beaucoup plus importants ont été dégagés pour Tivoli» nous susurre cette autre source.
Pour rappel, les trois institutions hospitalières de la région du Centre (Jolimont, Tivoli et CHR Haute Senne) ont reçu près de 250 millions d’euros. Est-ce à dire que les demandes financières n’ont pas été formulées parce que la réflexion de rationalisation est déjà en cours? Certains ne manquent pas de le penser en off: «Même si de l’argent a été injecté sur le site de Marie Curie, il est anormal de ne pas mieux injecter des moyens financiers sur le site de Vésale sauf si on veut le fermer ou lui faire jouer un autre rôle que son implication actuelle dans les soins de santé de Charleroi» ajoute ce spécialiste du dossier. «L’ensemble de l’enveloppe pour l’ISPPC n’est pas assez élevée. Ce qui est dommage, c’est que l’ISPPC ne va pas pouvoir négocier en position de force dans ce dossier.»
Et l’avenir de Chimay?
Du côté, du GHDC, on est conscient, par ailleurs, que les futurs travaux vont amener une réduction de 20% de la capacité d’accueil. Enfin, une autre question s’invite dans ce débat au sud de la province: l’avenir de l’hôpital de Chimay n’est pas aussi clair. Il n’a reçu de la ministre Greoli que 2 millions d’euros. Certains évoquent un rapprochement avec les sites de Lobbes et Jolimont surtout depuis la dénonciation par l’ISPPC en novembre dernier «de la convention de 2005 » à la suite d’un différent financier. Du côté de certains acteurs carolos historiques, toutefois, il n’est cependant pas question d’abandonner l’hôpital de Chimay à d’autres acteurs des soins de santé du Hainaut. Les prochaines semaines seront décisives pour la réorganisation des soins à Charleroi et les médecins des différents sites attendent avec impatience plus de clarté.
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Jean-Pierre Genbauffe
20 avril 2019Il me semble qu’il manque un acteur du réseau de Charleroi dans cette réflexion