"Le statu quo des résultats hospitaliers en 2018 était attendu, puisque nous venons à peine d'entamer les réformes fondamentales du secteur hospitalier durant cette législature", a indiqué mercredi après-midi la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block en réaction à l'étude Maha (Model for Automatic Hospital Analyses) de Belfius qui révélait que près d'un hôpital belge sur trois était déficitaire en 2018.
Pour rappel, les deux piliers de la réforme initiée par la ministre De Block au cours de la dernière législature reposent sur la constitution de réseaux entre hôpitaux ainsi que sur un financement plus intégré.
"Une première étape a déjà été franchie avec les soins à faible variabilité: à savoir le regroupement de tous les frais en un seul montant, qui est le même par groupe de patients dans chaque hôpital en Belgique", rappelle la ministre qui ajoute que "ce montant qui ne concerne actuellement que les honoraires des médecins sera étendu au remboursement des médicaments, d'une journée d'hospitalisation, etc."
Il est par ailleurs temps, ajoute la ministre "d'entamer le premier véritable travail de fond pour les hôpitaux d'un réseau". Le gouvernement compte pour cela "sur la coopération des réseaux hospitaliers locorégionaux pour remettre en cause l'offre excédentaire et/ou concurrentielle entre hôpitaux, sans supprimer les services de base (...) car une utilisation plus efficace des ressources signifie aussi un meilleur résultat, tant qualitatif que financier", souligne la ministre.
Du côté de l'UNESSA, une organisation patronale qui fédère près de 300 structures travaillant dans tous les domaines du secteur des soins de santé et réparties sur l'intégralité du territoire wallon, on plaide "pour une réforme urgente du système de financement des hôpitaux qui ira de pair avec une réforme de la nomenclature des actes médicaux, la mise en route des réseaux hospitaliers locorégionaux, etc". Ce dernier point ne règlera cependant pas tous les soucis financiers du secteur, tempère la fédération. Un constat d'ailleurs partagé par la ministre fédérale.
La fédération plaide également pour la constitution rapide d'un gouvernement fédéral. L'UNESSA se dit en effet très inquiète pour l'avenir du financement des soins de santé vu le dérapage budgétaire qui s'annonce en 2020.
Enfin, l'UNESSA regrette que ni la Wallonie, ni la Région bruxelloise, ni la Fédération Wallonie-Bruxelles n'ont prévu de débloquer "des budgets extraordinaires pour la constitution des réseaux"(qui seront une réalité le 1er janvier prochain, ndlr.) et ce contrairement à la Flandre qui va débloquer 10 millions.
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