Un consortium infirmier se concentrant exclusivement sur les personnes infectées par le coronavirus entame son déploiement sur l’arrondissement de Dinant. Ses initiateurs multiplient les visioconférences d’information avec des prestataires de la région, dont les généralistes.
L’Inami encourage la dispensation aux patients covid+ non hospitalisés de « soins de cohorte » par une équipe permanente d’infirmiers, chapeautée d’un « consortium ». Il conclut avec celui-ci une convention, synonyme de financement spécifique pour une durée déterminée. A ce jour, la formule a surtout pris en Flandre. « Le concept de départ est un concept de santé publique : la continuité des soins est assurée, mais on sépare les patients covid et non-covid, de même que leurs soignants », commente Damien Nottebaert, fondateur du groupement privé d’infirmiers cinacien OPtiSoins.
Le consortium qui se crée sur Dinant sous son impulsion et celle des CSD et de l’ASD locales n’attend plus, administrativement parlant, que la bénédiction du comité de l’assurance (fixé à ce lundi). Il regroupe des infirmiers tant salariés qu’indépendants et qui vont donc uniquement se consacrer à soigner des personnes infectées par le SARS-Cov-2 durant leur période de contagiosité. « Période qui devra être étayée par une prescription médicale », précise Damien Nottebaert. Il tient de pionniers du système, au nord du pays, que cette période est généralement de 10 à 20 jours.
Le consortium desservira l’arrondissement de Dinant et ses 111.259 habitants (l’Inami a placé la barre à 100.000 âmes minimum). Avec l’appui, notamment, des autorités provinciales et du RML de l’UOAD (le cercle de la région), il s’active à expliquer le principe aux acteurs de terrain. Des visioconférences se sont tenues - ou sont imminentes - avec les infirmiers et les généralistes du coin. « Outre l’UOAD, le RGN, le Rassemblement des généralistes namurois, est intéressé d’en savoir plus. Namur est hors du rayon d’action initialement prévu, mais le consortium pourrait être appelé à grandir. »
« Il y a pour les collègues deux façons de s’impliquer dans le consortium, qui est ouvert à toute candidature : venir y travailler ou décider d’y ‘déposer’ les personnes concernées de sa patientèle », explique Damien Nottebaert. Il le dit et le répète, pour apaiser les craintes légitimes qu’il anticipe : « on n’oblige personne à participer et on n’est pas là pour prendre la place de qui que ce soit. L’infirmier traitant ‘récupère’ immédiatement son patient habituel dès que les soins de cohorte sont terminés. »
Dans les missions complémentaires des consortiums figure celle d’être l’interlocuteur privilégié des centres de prélèvement. « Un infirmier qui assure des soins de cohorte ne peut plus s’occuper des patients non-covid de sa tournée. Par contre, il peut aller prêter main forte dans un centre de prélèvement - on parle justement d’augmenter la capacité de testing… On peut aussi le solliciter pour organiser le testing à domicile de patients peu mobilisables. »
Le consortium espère obtenir une pleine collaboration des généralistes, qui offrirait à cette formule luttant contre la contamination croisée l’occasion de se déployer aussi en Wallonie. En toute logique, il y a aura un turn over de patients. L’Inami demande une moyenne de 10 patients soignés par jour sur le mois.