La polémique avec le Dr Giovanni Briganti, Président du CIMACS. sur la proposition d’amendement aux changements introduits le 22 avril 2020 à la loi du 10 mai 2015 concernant la dispense spéciale accordée aux médecins provenant d’un pays hors l’Union Européenne pour exercer la médecine étonne Catherine Fonck, la cheffe de groupe cdH à la Chambre : « Il y a un amalgame incompréhensible. Pour rappel, le VLD dépose un texte pour empêcher les médecins boursiers de venir et moi je dépose un amendement qui permet à ses médecins de déposer leur dossier non pas avant l’année prochaine mais à partir du 15 juin. Il est normal que l’on continue la coopération internationale. Il y a des enjeux majeurs comme le dossier de la chirurgie au Burkina Fasso. Ces jeunes médecins ne viennent pas pour gérer du COVID. Je ne parle pas de Covid, je veux juste continuer la coopération internationale. »
La situation est particulière, elle le reconnaît : « Evidemment, en cette période, tous les médecins qui viendront chez nous seront obligés d’avoir des apprentissages par rapport au Covid. Ils vont apprendre aussi de nouvelles choses par rapport à la pandémie. C’est un apprentissage majeur pour ces médecins lorsqu’ils retourneront dans leur pays. » Pour elle, la vraie question est de savoir si on veut encore faire de la coopération. « Est-ce que l’on pense que cela a encore de la plus value malgré le Covid ? Moi je suis convaincue que oui parce que c’est essentiel. Ils viennent pour être formés et pas pour prendre des postes. On ne peut pas reculer d’un an une telle initiative. »
Elle ne comprend pas les propos du Dr Giovanni Briganti.
Celui-ci précise et maintient sa lecture des faits : « Ces médecins vont arriver sans numéro inami et ils vont travailler comme les autres médecins assistants. Cette solidarité est un argument bien pensant. Si on veut vraiment être solidaire avec eux, il faut les laisser dans leur pays. Je suis scandalisé. Cette démarche de Mme Fonck m’étonne. Elle utilise le prétexte des numéros Inami pour après faire passer un tel amendement. Je ne comprends pas que l’on instrumentalise les numéros Inami. »
Des propos qui laissent sans voix la députée cdH : « Cela n’a rien avoir. Je ne troque pas les numéros inami contre de la coopération internationale. Ceux qui me connaissent savent mon implication dans chaque dossier depuis longtemps. »
De son côté, le Dr Bernard le Polain de Waroux, Consultant émérite en anesthésiologie et Collaborateur coopération, coordinateur CD3S de la commission de développement du Secteur des Sciences de la Santé à l’UCL revient aussi sur la polémique : « L'amendement apporté par Madame Catherine Fonck ne vise pas du tout à faire venir aujourd'hui des mercenaires sous payés pour servir dans les services face au coronavirus et suppléer à la main d'oeuvre locale. Il vise à permettre le maintien de formations dans le cadre de coopérations très appréciées et souvent de longue date de nos services avec des services ou universités des pays à faibles ressources. »
Nul doute que le débat n’est pas terminé...
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