Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) recommande d'élaborer des «guidelines de haute qualité» pour l'utilisation des marquages immunohistochimiques et de la microscopie électronique, des techniques d'analyse des tissus utilisées notamment pour le typage de tissus cancéreux ou pour le diagnostic de certaines maladies auto-immunes.
Face au constat que le recours à ces tests est de plus en plus fréquent depuis quelques années et varie parfois considérablement d'un laboratoire ou d'un hôpital à l'autre, l'Inami a demandé au KCE de se pencher sur leur utilisation dans notre pays. Le recours aux marquages immunohistochimiques (IHC) a en effet quasi doublé en tre 2012 et 2021, passant de 750.000 en 2012 à 1.460.000 en 2021. La microscopie électronique (ME), elle, représente un volume d'activité beaucoup plus restreint (2.000 à 2.500 examens par an), mais le coût par examen est relativement élevé.
Les chercheurs du KCE constatent tout d'abord que les données administratives existantes «présentent de nombreuses lacunes, qui se soldent par un manque de transparence concernant l'utilisation de ces examens.»
Mais même si elles étaient plus complètes, les données administratives ne permettraient toutefois pas d'évaluer le bon usage des marquages IHC et de la microscopie électronique, notamment parce qu'elles ne mentionnent pas d'indication précise, reconnaît le KCE qui estime que «d'autres méthodes devraient donc être utilisées» pour ce faire, comme par exemple des audits.
«Cette approche ne peut toutefois être envisagée qu'à condition que les laboratoires et les personnes chargées d'évaluer leurs activités disposent aussi de guidelines clairs et de bonne qualité pour l'utilisation des examens concernés», suggère le KCE. "La première chose à faire sera donc d'élaborer, pour les indications les plus pertinentes (les auteurs recommandent H. pylori et la maladie cœliaque pour les marquages IHC et le syndrome d'Ehlers-Danlos pour la ME), des directives portant sur l'ensemble du parcours diagnostique et clarifiant dans quelles situations ces examens présentent une plus-value par rapport aux alternatives disponibles", propose encore le Centre fédéral d'expertise des soins de santé.