L'université de Gand (UGent) veut cesser toute collaboration avec les institutions israéliennes, a-t-elle indiqué jeudi soir, à l'issue d'une longue réunion de sa commission des droits humains. "L'UGent ne veut pas être impliquée dans les très graves violations des droits humains et du droit international observées à Gaza", a déclaré le recteur Rik Van de Walle.
Des militants pro-palestiniens occupent le bâtiment UFO de l'UGent depuis plusieurs semaines et appellent à un boycott généralisé des institutions académiques israéliennes. Des centaines d'étudiants ont investi le hall d'entrée de ce bâtiment. Ils y ont dressé des tentes et des constructions, et hissé des drapeaux. Le recteur s'est entretenu à deux reprises avec les activistes, mais un boycott généralisé n'était pas envisagé.
M. Van de Walle a toutefois demandé à la commission d'examiner attentivement toutes les collaborations avec des universités et des instituts de recherche israéliens et de renforcer la politique de l'université de Gand en matière de droits humains. L'université avait déjà interrompu trois contrats avec des organisations israéliennes qui semblaient avoir été impliquées dans des actions contraires au respect des droits humains.
Ce dialogue n'a toutefois pas débouché sur un apaisement de la situation. Vendredi dernier, les militants ont pénétré dans le rectorat sans autorisation, ce qui a mené à des tensions avec la police, qui a interpellé une dizaine de militants. M. Van de Walle avait entamé une procédure pour mettre un terme à l'occupation, mais a finalement accepté une demande de médiation. L'auteur et imam Khalid Benhaddou a été choisi pour cette tâche. Après discussion, le recteur a indiqué qu'il souhaitait renforcer la politique en matière de droits humains et a donc demandé à la commission un avis sur la question.
"À la suite de ce nouvel examen, l'UGent souhaite mettre fin à toutes ses collaborations institutionnelles en cours avec des universités et des instituts de recherche israéliens", a indiqué l'UGent jeudi soir. Ce faisant, l'université renonce également à ses partenariats de recherche qui, intrinsèquement, ne contribuent pas à des violations des droits humains. Il est ici question de 18 collaborations de recherche multipartenaires.
"Il s'agit notamment de recherches sur l'autisme, la maladie d'Alzheimer, la purification de l'eau et l'agriculture durable", détaille l'université. Une collaboration avec un partenaire israélien, financée par Erasmus+, dans le domaine de l'économie et du droit a également été interrompue.
L'interconnexion avec d'autres organisations, partenaires ou avec les autorités ne permet plus de coopérer, estime l'université. "L'UGent ne veut pas être impliquée dans les très graves violations des droits humains et du droit international observées à Gaza. Par conséquent, l'UGent ne veut pas non plus coopérer avec des partenaires impliqués dans ces graves violations des droits humains", a conclu l'institution flamande.
L'avis émis par la commission des droits humains - qu'a suivi le recteur de l'université - stipule que pour les projets en cours, il revient au consortium de vérifier si la coopération avec le partenaire israélien concerné peut être interrompue et d'entreprendre les mesures nécessaires à cet effet. Si ce n'est pas le cas, "l'UGent doit entreprendre elle-même les démarches nécessaires pour se retirer du projet".
L'UGent coopère également avec des partenaires non universitaires en Israël. "La Commission n'a identifié à ce jour aucune implication dans des violations graves des droits humains", peut-on lire dans l'avis. "Les collaborations en cours avec ces partenaires peuvent donc être poursuivies".