Une analyse réalisée par Belfius et dévoilée ce mercredi matin montre clairement que les hôpitaux généraux en Belgique ont peu ou pas de marge financière, alors qu'ils font face à de sérieux défis, commente Zorgnet-Icuro, organisation faîtière de structures de soins en Flandre. La fédération appelle donc le gouvernement à lutter contre le sous-financement pour améliorer la santé du secteur.
D'après l'analyse de Belfius, quasi un hôpital sur trois était déficitaire (32%) en 2018: "ensemble, les hôpitaux publics et privés réalisent un résultat d'exploitation de 230 millions et un chiffre d'affaires de 15,543 milliards. Abstraction faite des éléments exceptionnels, le résultat courant ne s'élève qu'à 31 millions. Cela signifie que la moindre perturbation des revenus peut avoir des conséquences catastrophiques dans le secteur". La banque souligne également qu'une évolution vers des organisations de soins plus larges, en réseaux, est une bonne chose mais qu'il ne faut pas y voir la solution miracle. Quant au système actuel de financement des hôpitaux, il doit être fondamentalement réformé.
Zorgnet-Icuro partage les mêmes constats. "Les réseaux hospitaliers sont souvent présentés comme LA solution. Mais si l'on veut que ce système réussisse, il faut trouver un nouveau modèle de financement", a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse. La fédération demande que les aides publiques couvrent davantage les frais. Aujourd'hui elles ne représentent "que" 36% du chiffre d'affaires des hôpitaux, tandis que la pharmacie (les bénéfices sur médicaments) et les honoraires des médecins sont là pour équilibrer le budget. "Or il faudrait réduire la dépendance financière liée à ces deux derniers postes", conclut Zorgnet-Icuro.
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