Sans aucun doute, 2018 s’inscrira dans le prolongement d’une année 2017 turbulente. Nous avons eu des discussions concernant toutes sortes de thèmes relatifs à la santé digitale, nous avons été agréablement surpris – ou non – par certaines décisions et certaines évolutions et avons vu dans les pays qui nous entourent, et un peu plus loin, des évolutions auxquelles nous ne sommes pas encore arrivés en Belgique. Il faut donc s’attendre à ce qu’il se passe beaucoup de choses en 2018!
Les 24 projets pilotes de santé mobile en arrivent aux conclusions, mais encore faut-il maintenant que la politique prenne les initiatives attendues de longue date pour pouvoir prescrire et rembourser l’utilisation des applications testées. Le cadre de remboursement et les adaptations de la nomenclature, les limites de la téléconsultation et du télémonitoring doivent encore être précisés.
Les projets de soins chroniques sélectionnés méritent d’être bien encadrés et sans aucun doute, ce que le concept Tetrys va maintenant signifier pour ces projets va se clarifier. On va aussi vite s’apercevoir dans quelle mesure les autorités et l’industrie apportent un “e-soutien” suffisant pour pouvoir réaliser ces projets de manière optimale.
Un terrible silence règne autour d’un projet extrêmement important qui doit aboutir en février 2019 selon la directive européenne relative aux médicaments falsifiés. Il faut donc s’attendre à ce que d’ici fin de l’année, la traçabilité des médicaments soit un fait.
La première semaine de 2018 fut assez agitée. Très prochainement, chaque Belge aura un accès électronique à son dossier médical et pourra en plus le compléter lui-même. Certains médias ont même rapporté un accès électronique à la totalité du dossier médical. Cela n’ira pas jusque là. Mais il est certain que nous aurons progressivement accès à notre dossier médical, pour autant que celui-ci soit disponible et soit « publié pour partager » par les médecins concernés et pour autant que le patient ait donné son consentement éclairé.
2018 est aussi la dernière année du plan d’action eSanté. On peut supposer que de nombreux points d’action de ce plan vont être (partiellement) concrétisés cette année. L’accès pour le patient et la santé mobile en sont des exemples.
D’autres annonces sont susceptibles d’être concrétisées cette année. On pense à VIDIS (chaque belge aura 1 schéma de médication central), è l’arrivée du Snomed belge, à l’implémentation d’un DPI intégré dans tous les hôpitaux, à la prescription électronique des soins à domicile, de la kiné et de l’imagerie médicale, à l’échange de données multidisciplinaire, au large développement de Belrai, l’introduction de l’eAttest, l’eFacturation pour tous les dispensateurs de soins, le développement du back2work pour les malades de longue durée, etc. L’année sera trop courte. Et quid après 2018 ?
Et puis, il y a tout ce qui ne relève pas du plan d’action. Comment allons-nous aborder l’intelligence artificielle, l’aide à la décision, le big data, la gestion de la population, la médecine personnalisée, les données pour les essais cliniques, le GDPR,... Nous ne pouvons pas laisser de côté toutes ces choses et les reporter à « plus tard ».
Parfois, souvent, toujours, des critiques sont exprimées – à tort ou à raison. Hier, je lisais encore sur les réseaux sociaux : « Mycarenet ne marche de nouveau plus. Je n’arrive pas aux prescriptions. » Cela signifie qu’il est nécessaire de travailler à la fois à une meilleure disponibilité de l’écosystème de l’eSanté et à la formation des prestataires de soins. A ajouter à la liste pour 2018 !
Et la liste est encore longue. Ainsi, la discussion portant sur la pharmacie en ligne devrait aboutir. Le fait que Colruyt a acheté une pharmacie internet a suscité bon nombre de réactions au niveau des pharmaciens.
Colruyt deviendra-t-il en 2018 une pharmacie dans laquelle on pourra aussi acheter 100g de fromage ?