Des chercheurs de l'Université d'Anvers (UAntwerpen) ont mené une étude pour évaluer l'impact d'un système d'étiquetage alimentaire alternatif sur le comportement des consommateurs. Bien que la méthode classique (kilocalories ou kcal) demeure actuellement la plus précise, les chercheurs restent ouverts à d'autres alternatives.
Les chiffres exprimés en kcal/100g ne constituent pas toujours le meilleur outil pour ceux et celles qui veulent manger plus sainement. Au lieu de "350 kcal", un emballage pourrait tout aussi bien mentionner "une demi-heure de vélo". En d'autres termes, que se passerait-il si nous ne pensions plus en termes de kilocalories, mais en temps nécessaire pour brû ler ces calories au moyen du sport?
"Les gens sont des êtres émotionnels et ne comprennent pas toujours la valeur de ces chiffres", explique Nathalie Dens, professeure de marketing à l'UAntwerpen. "Dans les supermarchés, notre cerveau reptilien est attiré par la récompense immédiate. C'est pourquoi nous choisissons plus rapidement du chocolat que des fruits."
Les gouvernements sont préoccupés par l'obésité depuis longtemps. "C'est pourquoi des voix s'élèvent pour introduire un nouveau système d'étiquetage: l'équivalent calorique de l'activité physique, ou PACE", explique Clara Cutello, médecin à l'UAntwerpen. "C'est un étiquetage alternatif qui ne mentionne pas le nombre de kilocalories, mais qui montre combien de temps il faut marcher ou nager pour consommer cette énergie."
L'étude, conduite par l'équipe de Cutello avec près de deux cents participants, avait pour objectif de déterminer l'efficacité du PACE par rapport au nombre de kilocalories. Chaque participant a évalué trente images d'aliments en estimant le nombre de calories ou la valeur PACE, et ce, à trois reprises.
Les résultats ont démontré que l'étiquetage classique était plus précis que l'étiquetage alternatif. Les participants ont mieux estimé le nombre de calories que le temps de sport nécessaire pour les brûler. Cependant, les estimations des participants se sont améliorées au fil du temps, quel que soit le système d'étiquetage utilisé.
"La méthode de comptage classique s'est avérée être la plus précise des deux", conclut Dens. La chercheuse ne souhaite cependant pas écarter la méthode PACE. "Avec les deux systèmes, on observe que les estimations deviennent de plus en plus précises à chaque test. Cela prouve que les consommateurs doivent s'habituer à un nouveau système d'étiquetage."