Le président du Kartel et président de l’aile « spécialistes » de l’Algemeen Syndicaat, le Dr Thomas Gevaert réagit à l’interview du président de l’ABSyM, le Dr Johan Blanckaert, publiée le week-end dernier dans le Standaard. Voici le texte intégral de sa prise de position.
« J’ai dû ravaler ma salive en lisant l’interview du président de l’ABSyM, le Dr Johan Blankaert. Bien qu’on y trouve des passages très pertinents, comme la discussion sur le financement et la continuité des soins ou la demande de transparence dans les mutualités, il m’est resté un goût amer concernant les médecins qui refusent de travailler pour des honoraires forfaitaires et qui considèrent que les suppléments sont des ‘tarifs de fast food’. Tout d’abord, cela ne va pas, parce que les médecins dans les hôpitaux universitaires et tous les médecins en formation sont payés au forfait. Ensuite, parce que les honoraires d’une partie des médecins généralistes et des spécialistes est forfaitaire. »
« En tant que syndicat de médecins, nous jouons un rôle triple. Nous défendons les médecins mais il est clair que nous sommes en grande partie payés par l’argent public et donc que nous devons rendre des comptes à la Société. Nous négocions avec les autorités et par là nous recherchons le juste équilibre entre les intérêts des médecins et les préoccupations des autorités. Enfin, nous communiquons avec la Société : nous devons montrer clairement que la majorité des médecins ne sont pas des profiteurs et qu’ils pratiquent la médecine avec passion et conscience mais également que pour un système de santé performant, à condition d’être transparent et mesuré, une contribution personnelle peut être nécessaire »
La médecine exige que l’on œuvre avec le souci du patient et non pas en voulant maximaliser ses revenus. Mais des honoraires équitables pour des soins de qualité, pour une expertise ou pour l’innovation en font partie aussi. Cela fait partie de l’esprit d’entreprise. Il faut concilier l’accessibilité, l’équité, le financement et la rémunération. Je crois en la liberté de choix, tant pour le patient que pour le prestataire de soins. En un système de soins de santé pluraliste et accessible, avec différentes modalités de rémunération et une autonomie satisfaisante pour le prestataire de soins. Mais aussi dans une transparence maximale pour le patient à propos des montants et de la qualité des soins prestés. »
« Nous sommes trois syndicats médicaux. Tous les cinq ans des élections déterminent les proportions dans lesquelles chacun participera aux décisions dans les différents conseils. En juillet prochain tous les médecins pourront faire entendre leur voix et faire savoir s’ils préfèrent une médecine ‘fast food’ ou s’ils accordent leur voix à quelque chose d’un peu plus nuancé et centré sur le patient »
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