Une étude de l'Hôpital universitaire de Zurich (USZ) auprès de 338 patients d'une clinique universitaire de Milan montre que beaucoup de patients souffrant de Covid-19 développent une embolie pulmonaire. Un traitement anticoagulant administré en ambulatoire pourrait sauver des vies, selon les chercheurs.
Une étude de plus grande ampleur en Suisse va être lancée afin de clarifier la chose, a indiqué jeudi l'USZ dans un communiqué. Des caillots sanguins ont en effet été constatés chez 21% des patients milanais, qui étaient âgés de 66 ans en moyenne.
Selon les chercheurs, une grande partie de ces patients avaient développé ces caillots avant même leur entrée à l'hôpital et l'embolie pulmonaire était la forme la plus fréquente, touchant un tiers d'entre eux. Sous sa forme grave, l'embolie pulmonaire, soit l'obstruction d'une artère pulmonaire par un caillot sanguin, peut rapidement avoir une issue fatale.
Compte tenu du nombre important de caillots relevés sur le faible échantillon milanais, il faut partir du principe que de nombreuses personnes placées en quarantaine font une embolie pulmonaire à la maison. "Au risque de ne plus arriver à temps à l'hôpital", comme le souligne Nils Kucher, directeur de la clinique d'angiologie de l'USZ, cité dans le communiqué.
Un traitement anticoagulant ciblé permettrait donc selon lui probablement de sauver de nombreuses vies ou pour le moins d'éviter des complications, selon ces travaux publiés dans la revue Thrombosis Research. Le chercheur entend maintenant lancer une étude afin de vérifier la chose. La demande est en cours auprès de la commission cantonale d'éthique.
Ces résultats vont dans le même sens que ceux d'une autre étude de l'USZ publiée mardi qui montrait que le Covid-19 est une inflammation systémique des vaisseaux sanguins pouvant toucher le coeur, le cerveau, les poumons, les reins ou encore le tube digestif.
Elle entraîne de graves micro-perturbations de la circulation sanguine qui peuvent endommager le coeur ou provoquer des embolies pulmonaires, voire obstruer des vaisseaux sanguins dans le cerveau ou le système gastro-intestinal, soulignait l'USZ.