Depuis un mois, les médecins bruxellois vaccinent alors que les généralistes wallons attendent toujours une décision qui ne viendra pas avant la fin de l’année sans doute
Si les médecins généralistes bruxellois vaccinent dans leur cabinet depuis le 19 juillet ( individuel, en pratique de groupe ou en maison médicale), ce n’est pas encore le cas en Wallonie. « Là, aucune décision n’a encore été définitivement actée et le protocole est encore à définir » explique le Dr David Simon (Absym), généraliste dans le Hainaut. Les médecins pourraient devoir réserver des fioles entières chez leur pharmacien. Attention, ce n’est à ce stade qu’une piste puisque le protocole des réservations des doses n’est pas encore été du tout tranché. « La discussion va être remise sur le métier prochainement. On ne veut pas encore s’enfermer dans un calendrier à ce stade » selon le cabinet de la ministre wallonne de la santé, Christie Morreale.
A Bruxelles, par contre, la vaccination via les médecins généralistes se poursuit depuis un mois comme l’explique, Michel De Volder, Président de la la FAMGB : « Les médecins peuvent être fournis au cabinet pour les monodoses de Johnson et Johnson et les vials de Moderna et de Pfizer. Par contre, si on veut des seringues préparées de Pfizer, il faut aller les chercher au Hub. Aujourd’hui, entre 70 et 80 généralistes bruxellois ont fait des demandes de vaccins. »
Certains freins existent encore sur le terrain évidemment : « La difficulté est d’avoir les patients à temps et à heure et par six. La seconde difficulté est que l’on est dans la période de vacances des médecins et des patients. »
Vacciner les jeunes : un défi
Le défi est évidemment de vacciner les plus jeunes : «Ils déménagent souvent. Dans nos logiciels, nous n’avons pas beaucoup de traces de ces personnes pour les suivre, les repérer et les convoquer. Cela représente 20 à 30% de la population bruxelloise. Je remarque que plus de 80 à 85% de ma patientèle est vaccinée si on enlève les jeunes en dessous de 12 ans. On a une très bonne couverture de vaccination de la patientèle des médecins bruxellois...mais on touche plus difficilement les gens, plus jeunes, qui ne sont pas dans notre patientèle directe. »
Différences entre les communes
Par ailleurs, il reste des différences entre les communes plus aisées et d’autres où il faut instaurer pour des raisons culturelles la confiance en la vaccination : « On l’a rappelé à la Région : il faut toucher ses communautés en parlant aux sages des communautés (religieuses, philosophiques ou culturelles) concernées. Ces gens-là sont plus écoutés. »
Les généralistes bruxellois sont prêts pour la troisième dose lorsqu’il faudra l’administrer : « Nous avons l’expérience du passé. Les malades immunodéprimés, les patients souffrant de cancers... vont pouvoir être pris en charge directement par l’hôpital. Les maisons de repos pourront plus facilement aussi s’organiser. De notre côté, nous pourrons cibler nos patients. Je pourrais contacter les patients de plus de 75 ans, par exemple, qui en auront besoin suivant les cas. »