Trop souvent les parents de l’enfant malade s’adressent directement au pédiatre, voire aux urgences hospitalières pédiatriques, pour des situations parfaitement gérables par le généraliste. Le Collège de Médecine Générale met en avant la nécessité de respecter le rôle de chaque ligne de soins, ce qui permettrait d’augmenter l’efficacité des soins et de soulager le problème de la pénurie de pédiatres.
Des représentants du Collège de Médecine Générale (CMG) ont participé pendant plusieurs mois avec l’Académie Belge de Pédiatrie à des réunions de réflexion sur l’organisation des soins aux enfants et adolescents en Belgique. Un document rassemblant les propositions de la Belgian Academy of Paediatrics (BAOP) balise les soins aux enfants et adolescents belges pour les années à venir. Un résumé en dix recommandations est également publié par la BAOP.
Mais le CMG n’a pas été sollicité pour la rédaction de ces 10 recommandations et a exprimé auprès de la BAOP ses regrets à ce propos. Le point de vue du CMG est qu’il est nécessaire de trouver une juste place pour chaque professionnel de l’enfance et de la jeunesse dans l’organisation des soins préventifs et curatifs. En prévention, par exemple, le CMG souhaite voir se développer une collaboration plus étroite entre le généraliste et les travailleurs médico-sociaux, notamment ceux de l’ONE. En thérapeutique, le Collège rappelle que le généraliste est le médecin de première ligne et prend en charge les pathologies courantes des enfants. La garde hospitalière pédiatrique d’urgence est une solution de deuxième ligne.
D’un point de vue de la santé publique, le généraliste assure l’accessibilité financière, horaire et culturelle et pratique une approche communautaire des jeunes patients, ce qui est particulièrement important. Mais, insiste le Collège, cela ne veut en aucun cas dire que cette différenciation entre la première et la deuxième ligne exclut toute collaboration, loin de là. Au contraire, elle permet un meilleur accord sur qui fait quoi entre les pédiatres et contribue à l’instauration d’une première ligne généraliste forte, préventive et curative. Même en dehors des heures ouvrables, la médecine générale reste accessible via la garde et le 1733. La deuxième ligne peut alors se consacrer aux tâches plus complexes, que ce soit en milieu hospitalier ou en pédiatrie de ville.
Tout cela, dit le Collège de Médecine Générale, présuppose aussi une bonne collaboration avec les services de l’ONE et la médecine scolaire. Par ailleurs, il faut que les (futurs) généralistes soient correctement formés à la médecine des enfants et des adolescents, pour leur permettre de référer de façon optimale les cas complexes aux les pédiatres. Il serait possible de cette manière d’alléger la surcharge de travail des pédiatres et son corollaire, le manque de spécialistes. On ne voit pas, insiste le CMG, comment il pourrait être justifié d’augmenter le nombre de pédiatres avant d’avoir repositionné les première et deuxième lignes à leur juste place.
> Découvrir la prise de position du Collège de Médecine Générale
> Lire les dix recommandations de la Belgian Academy of Pediatrics
> Lire la réponse du CMG à la BAOP
> Voir le Plan Care for the Children and Young Persons de la Belgian Academy of Paediatrics
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