Etes-vous, comme médecin, bien conscient des circuits de notification des effets indésirables de médicaments? Les employez-vous? A quelle fréquence? Et si pas, pourquoi? Tel est le fil rouge d’une enquête que vient de lancer l’EMA, l’Agence européenne des médicaments. L’afmps, l’agence belge, qui promeut la pharmacovigilance dans notre pays, encourage la participation à ce coup de sonde international.
L’European Medicines Agency (EMA) souhaite évaluer la sensibilisation et les comportements non seulement des professionnels de la santé mais aussi des patients en matière de notification des effets secondaires aux médicaments. Aussi a-t-elle initié la semaine dernière une enquête en ligne à l’attention de ces deux groupes cibles – patients recouvrant tant le malade en lui-même que l’aidant proche qui l’encadre.
Pouvant être complété en 5-10 minutes, le formulaire s’intéresse, pour le volet grand public, au nombre de médicaments pris, au nombre d’effets indésirables ressentis, au fait que l’usager en a parlé ou non (à un médecin, un pharmacien, une autorité de santé…), à ce qui explique qu’il ne l’ait pas fait (le fait que l’effet soit déjà mentionné dans la notice, la crainte de l’aspect ‘paperasse’, le refus de partager ses données personnelles, l’incertitude quant au lien entre effet et médicament, etc.). La version pour médecins s’intéresse par exemple à ce qui pousserait un professionnel à notifier à coup sûr un effet suspecté (l’hospitalisation du patient concerné, son décès, le fait que l’effet soit survenu avec un nouveau médicament, ou après une vaccination, etc.)
L’enquête s’arrête plus précisément sur les médicaments dits sous «surveillance supplémentaire». Soit ceux qui font l’objet d’une vigilance renforcée de la part des autorités de santé européennes, ce qui est le cas lorsque peu d’informations sont disponibles à leur sujet, par exemple au début de leur commercialisation, ou lorsqu’il existe des informations limitées concernant leur utilisation prolongée. Pour mémoire, ces spécialités sont identifiables par la présence depuis fin 2013 d’un logo distinctif, un triangle noir inversé, sur la notice et dans le résumé des caractéristiques du produit. Notifier les effets secondaires éventuels de ces produits revêt donc une importance particulière.
Date de clôture de l’enquête: le 9 octobre 2017. Les réponses seront analysées par l’EMA, qui adressera ses conclusions à la Commission européenne. Leur publication est annoncée pour 2018.