Une vingtaine d’associations flamandes de généralistes ont pris l’initiative de sensibiliser les spécialistes à la qualité des rapports qu’ils adressent aux MG. Premier message : « merci pour ce qu’on reçoit (déjà) ». Second message : « améliorons encore la circulation de l'info » - elle est perfectible sur plus d’un plan, d’après les MG. L'initiative émane de Domus Medica et du cercle de la vallée de la Senne. A Bruxelles, la FAMGB continue de miser sur le dialogue instauré avec les hôpitaux.
Lors d'une conférence de presse donnée à l'UZ Brussel, le ministre flamand de la Santé Wouter Beke, le président de Domus Medica, Roel Van Giel, le médecin-chef de l'AZ Sint-Jan Brussels, Kenneth Couneye, et le CEO de l'UZ Brussel, Marc Noppen, ont, avec le cercle de la vallée de la Senne, rappelé le rôle fondamental des généralistes dans la gestion du DMG. Pour tenir ce dernier, les médecins traitants s'appuient largement sur les rapports qui leur sont transmis par la deuxième ligne. D'où l'importance cruciale de (la qualité de) ces données.
La situation n’est certes pas catastrophique, d’autant qu’on sait que le feedback est un exercice chronophage pour le spécialiste. Mais il y a des aspects à revoir, comme l’absence de rapport à l’issue d’une consultation où sont apparus des éléments nouveaux ou bien où la médication a été modifiée. Autres faiblesses relevées : le rapport n'est pas clair, ou n’est pas envoyé au bon MG. Le médecin concerné peut certes afficher les infos via les réseaux de santé régionaux, mais il n’est pas averti de leur « arrivée » en ligne et accuse alors du retard. D’où le conseil émis dans le cadre de cette campagne soutenue par l'Ordre des médecins : ne faites pas que poster le rapport sur le hub, envoyez-le directement au détenteur du DMG. La demande vise tant les spécialistes hospitaliers que ceux qui officient en cabinet privé. Les hôpitaux de Bruxelles, en particulier, ont du chemin à parcourir dans ce domaine, semble-t-il.
La FAMGB sur la balle depuis plusieurs années
A Bruxelles, justement, où la situation est plus complexe du fait que de nombreux patients n'ont pas de MG attitré, le cercle flamand (BHAK) soutient pleinement cette sensibilisation. Toutefois, une action conjointe avec les confrères francophones de la Fédération des associations MG de la capitale (FAMGB) n'est pas à l'ordre du jour, même si les deux entités projettent de travailler de concert sur un modèle de lettre de sortie que tous les hôpitaux pourraient utiliser.
Le Dr Michel De Volder, président de la FAMGB, confirme que cette dernière a été sollicitée par des organisations néerlandophones - dont le BHAK - pour s’associer à l’actuelle opération. Toutefois, elle a décliné. Non pas, dit-il, qu’elle sous-estime la pertinence d’échanges améliorés entre lignes, mais tout simplement parce qu’elle travaille déjà depuis quelques années sur ce thème de la communication optimisée, par exemple au niveau des rapports tant de consultation que d’hospitalisation et de sortie, et ce, par le biais de rencontres régulières avec les hôpitaux bruxellois.
MG et spécialistes y discutent de procédures de communication, de courriers types… Ce dialogue constructif, un temps interrompu par le covid, reprend actuellement. « Aussi, diplomatiquement, ne nous semblait-il pas idéal de nous associer à une campagne qui, même sur un ton bon enfant, apparait comme critique pour les spécialistes. Cela aurait été réducteur. » De fait, signale-t-il, ce dialogue sur ce qui va et ne va pas dans la communication montre que « certains généralistes ne font pas beaucoup d’efforts pour la limpidité ou le côté complet des lettres de renvoi ou demandes d’avis qu’ils adressent aux spécialistes ». Bref, il y a de quoi, dans la profession, balayer devant sa porte…
Conseils aux patients
Pour en revenir à l’action lancée côté flamand, il faut pour qu’elle atteigne tout son potentiel inviter les citoyens à vérifier que leur médecin traitant est bien au courant qu'ils sont suivis aussi par un ou des spécialistes et leur expliquer en quelques mots l'importance d’une communication entre lignes de soins. Trois conseils à prodiguer : trouver un MG régulier, le consulter d'abord en cas de problème mais se rendre à l'hôpital à temps.
Dans le cadre de cette campagne, les spécialistes qui obtiennent de bons résultats dans leur communication avec les MG reçoivent une carte de remerciement et un gadget : un carnet portant la mention "merci d’avoir co-écrit l'histoire de santé de notre patient".
Derniers commentaires
Catherine LE CLEMENT DE SAINT-MARCQ
15 octobre 2021Certains hôpitaux comme Erasme et Bordet écrivent toujours sur des rapports papiers et très régulièrement; Envoyer directement sur les hub n'est pas un bon système, car si le patient ne vient pas à la consultation on n'est au courant de rien. Il y a aussi que sur les hub le rapport "est en cours d'intégration, ou bien il y a une page blanche...
C'est certain qu'il faut améliorer et demander aux patients de ne pas faire de tourisme médical surtout s'il ne sont pas reçu à la minute ...pour éviter les examens en doubles..