Normes hospitalières infirmières insuffisantes: le ministre Alain Maron tape du poing sur la table

Dans le cadre de la CIM santé publique, dont le ministre bruxellois de la santé est le président actuellement et jusqu’au 1er mars, la question de la problématique de rétention des infirmiers et des normes hospitalières infirmières insuffisantes est au centre de débats. Toutefois, depuis plusieurs mois, rien ne bouge concrètement (en dehors de l’accord social et des moyens dégagés par le fédéral).

«Nous avons remis le point à l’ordre du jour de cette CIM de ce mercredi. Les acteurs et les ministres doivent se positionner. Le ministre tape du poing sur la table pour que cela avance» explique-t-on au cabinet du ministre.

Pas de plan et revenus des médecins en baisse
Pour eux, les attitudes sur ce dossier doivent changer: «Il n’y a pas un plan global, ni d’actions d’ensemble et de communication forte vers les futures infirmières», explique-t-on au cabinet. «Pour 75% des hospitalisations, il faut un infirmier à côté du médecin, il ne faut pas l’oublier. Les médecins se rendent compte qu’il faut développer un tel plan. Ils constatent que leur revenu et leur nombre d’opérations ne peuvent plus progresser sans un nombre suffisant d’infirmiers dans les salles d’opérations et dans les services. Si l’objectif est d’augmenter la productivité actuelle des médecins, il faut plus d’infirmières.»

10% de lits fermés
Le ministre Ecolo entend donc taper du poing sur la table et il a adressé un courrier à ses collègues: «Actuellement, nous avons plus de 10% de lits hospitaliers fermés à Bruxelles et à peu près autant en MRS quasi uniquement par manque d’infirmiers. En plus, le récent rapport (2022) de la Cellulle de Planification du SPF santé publique nous montre que les densités pondérées continueront à diminuer inéluctablement sur l’ensemble du pays jusqu’en 2043.»

Pour le ministre Maron, il y a urgence et cela a un impact inévitable sur le travail des médecins. «Il devient en outre urgent de fixer un nombre maximum de patients par infirmier. En général, on parle d’une moyenne maximum de 8 patients/infirmiers le jour et 15 la nuit.» Selon lui, «Un budget nécessaire pour atteindre les normes sécuritaires proposées par le rapport 289b du KCE (de 110 à 400 millions à terme) semble possible à récupérer si l’on considère le différence entre le financement de l’activité réelle avant le Covid et le financement de l’activité réelle avec 80% de lits ouverts aujourd’hui... et pour autant que la marge soit injectée dans la mise en place de ces nouvelles normes infirmières sécuritaires.»

Gardons les lits fermés
Le débat sur les lits est important: «Ce même rapport du KCE montre que notre pays avait un excédent de 7000 lits (à condition de continuer le shifting ver le «One Day» et de renforcer les moyens de la première ligne). Les lits aujourd’hui fermés, faute de personnel, ne sont donc pas obligatoirement à rouvrir. C’est le bon moment. Ne rouvrons pas les lits, laissons le financement aux hôpitaux, mais alors, cet argent sert à engager suffisamment d’infirmiers pour remplir les postes vacants dans les unités qui restent ouvertes.» ajoute-t-on au cabinet.

Conseil Infirmier dans l’hôpital?
Pour le ministre, «les hôpitaux doivent aussi permettre la mise en place d’un organe de représentation et de réflexion interne des infirmières dans chaque hôpital.» Un conseil médical d’infirmière? Le cabinet du ministre nuance: «Un conseil infirmier sans médecin. Ce n’est pas la direction infirmière, ni le comité d’entreprise. On ne veut pas non plus faire un copier-coller du conseil médical pour les infirmiers. Ils doivent pouvoir y discuter de la qualité du travail et des soins de qualité. Cela peut permettre des réunions avec le Conseil médical pour améliorer les soins aux patients. Cet organe sera profitable au travail des médecins. Il ne faut pas oublier que la moitié du personnel dans un hôpital sont des infirmières.»

Son plan en 4 points
Avec ce courrier, le ministre demande à la CIM santé de se mettre d’accord sur un plan d’action Infirmiers en 4 points : Amélioration de la formation et des capacités de progression professionnelle via la formation, reconnaissance des compétences infirmières, revalorisation de la pratique infirmière de la première ligne (Il y aurait à Bruxelles au moins 500 patients qui cherchent une infirmière à domicile sans en trouver) et meilleure organisation du système de santé grâce aux infirmiers.» Le cabinet ajoute que ce plan doit prévoir «pour les retours d’hospitalisations à domicile des meilleures conditions pour les infirmières à domicile à Bruxelles notamment qui gagnent 15 euros net de l’heure en suivant la nomenclature Inami. Elles doivent donc faire 20 patients sur leur journée pour avoir un salaire équivalent à une infirmière à l’hôpital.»Pour que des avancées puissent avoir lieu, le fédéral doit à présent se saisir du dossier: «Au niveau régional, nous n’avons pas le levier financier.» reconnaît le cabinet en attendant la réunion de mercredi.

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Derniers commentaires

  • Jean-Luc Jorion

    17 janvier 2023

    fallait déjà pas augmenter la durée des études des infirmiers
    en cette période de pénurie, c'est un non-sens
    encore une décision prise par le parlement Européen qui prouve une fois de plus qu'il n'a aucune idée des réalités de terrain
    Dr Jorion