Les enfants asthmatiques sont plus susceptibles que les autres de devenir obèses. 

Une très vaste étude menée sur 2.171 enfants entre 5 et 8 ans a été réalisée afin d’examiner les effets à long terme de la pollution de l’air sur la santé des enfants. Les enfants ont été suivis pendant de longues périodes allant jusqu’à 10 ans. Parmi ces enfants, un sous-groupe d’enfants asthmatiques (13,5% de la totalité des enfants) a été observé: aucun n’était obèse au départ. Pendant la période d’observation, 15,8% d’entre eux sont devenus obèses.

On peut retenir que les sujets asthmatiques avaient 51% de risque supplémentaire de devenir obèses dans les 10 ans suivant le diagnostic par rapport aux enfants qui ne souffraient pas d’asthme. A noter cependant que l’utilisation d’un inhalateur en cas de crise ramène ce risque à 43%.

Le Dr Zhanghua Chen, qui a mené l’étude, conclut que les enfant asthmatiques sont souvent en surpoids ou obèses, mais rien dans la littérature ne permet de conclure que l’asthme serait la cause de l’obésité. Cependant, la présente étude montre, comme d’autres, que cette pathologie dans l’enfance peut augmenter le risque d’obésité infantile.

Une des explications pourrait être que les difficultés de respiration pourraient empêcher l’enfant de faire de l’exercice, mais l’activité physique précise n’est pas une donnée relevée dans cette étude. Une autre explication pourrait être que la prise de certains médicaments contre l’asthme induit une prise de poids.

Selon Frank Gilliland, également impliqué dans cette étude, l’asthme sévère et l’obésité peuvent induire d’autres maladies métaboliques dont le prédiabète et le diabète de type 2. La précocité du diagnostic et le traitement de la maladie permettent de lutter plus précocément contre la croissance de l’obésité infantile.

Frank Gilliland note aussi que la corrélation entre l’utilisation d’inhalateur et la moindre incidence de l’obésité est avérée quel que soit le niveau d’activité physique ou la prise d’autres médicaments contre l’asthme.

Il faut noter que l’étude comporte certaines limites: les questionnaires utilisés étaient pré-remplis donc facteur d’imprécisions et aucune information précise sur le régime alimentaire n’était recueillie dans le cadre de cette étude.