Dans un communiqué publié mardi, l'Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSyM) a vivement critiqué les récentes annonces faites par Frank Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, concernant des mesures de soutien aux médecins généralistes et aux cabinets de médecine générale. Selon l'ABSyM, ces annonces, présentées comme un investissement renouvelé dans le secteur, ne sont en réalité que de la poudre aux yeux, particulièrement à l'approche des élections.
Le ministre Vandenbroucke avait annoncé un investissement supplémentaire de 30 millions d'euros, répartis en quatre mesures, pour financer les cabinets de médecins généralistes et améliorer leur rémunération. Ces mesures comprennent l'allocation de 16,7 millions d'euros pour du personnel supplémentaire, 2,26 millions pour orienter davantage les médecins généralistes vers les régions en pénurie, 9,12 millions pour doubler l'honoraire de disponibilité des gardes, et 2,44 millions pour améliorer le financement du suivi des patients chroniques.
L'ABSyM rétorque que ces mesures avaient déjà été négociées dans le cadre de l'accord médico-mutualiste 2024-2025, issu de longues discussions entre les organismes assureurs et le corps médical. L'organisation souligne que ces fonds proviennent en partie de l'indexation des budgets et des économies réalisées grâce au budget "appropriate care", remettant en question la nouveauté de l'investissement annoncé par le ministre.
De plus, l'ABSyM met en avant le retard significatif dans l'évolution des honoraires médicaux, qui ont augmenté de 29% entre 2019 et 2024, contre une hausse de 45% pour les autres secteurs de soins de santé. Cela témoigne, selon elle, d'un manque de reconnaissance et de soutien envers les médecins généralistes par rapport à d'autres professionnels de santé.
Enfin, l'ABSyM critique l'annonce d'un investissement supplémentaire de 25 millions d'euros destiné à renforcer la coopération entre les médecins généralistes et les psychologues dans les soins psychologiques de première ligne, affirmant que cet argent n'ira pas directement aux médecins généralistes.
L'ABSyM dénonce ces mesures comme une tentative de séduire les électeurs à l'approche des élections, plutôt qu'un réel effort pour soutenir les médecins généralistes et améliorer la santé publique.
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