Les chiffres concernant l’euthanasie en 2022 viennent d’être publiés. La procédure est en augmentation, surtout du côté francophone. Quelques patients étrangers sont venus demander de l’aide pour mourir chez nous. Mais quelles sont les affections à l’origine de l’euthanasie?
La Commission fédérale de Contrôle et d’Évaluation de l’Euthanasie (CFEE) a livré les chiffres concernant ce mode de fin de vie pour l’année 2022. Ils sont basés sur des documents d’enregistrement examinés par la Commission concernant les euthanasies pratiquées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022.
Leur nombre est de 2.966, ce qui fait une augmentation de 9,85 % par rapport à 2021. Il y avait déjà eu en 2021 une augmentation de même ampleur (10,39 %) par rapport à 2020. Pour 2022, cela correspond à 2,5% des décès dans notre pays.
Une très grande majorité des documents (70,4 %) étaient rédigés en néerlandais. Seuls 29,6 % étaient en français mais c’est du côté francophone que la hausse était la plus importante. Il y a eu 184 déclarations en plus en français que l’année précédente, contre 84 en néerlandais. Un peu plus de deux personnes euthanasiées sur trois (69,9%) avaient plus de 70 ans et 42,2% dépassaient les 80 ans.
L’euthanasie à domicile en diminution
Le groupe de patients le plus important concerne la tranche d’âge entre 80 et 89 ans (29,2 %). L’euthanasie chez les patients de moins de 40 ans reste très peu fréquente (1,2 %).
En 2022, aucune déclaration relative à l’euthanasie d’un mineur n’a été enregistrée.
Le nombre d’euthanasies ayant eu lieu au domicile a légèrement diminué en 2022 (50,5 % vs 54,3 %), tandis que le celui des euthanasies ayant lieu dans les maisons de repos et maisons de repos et de soins continue d’augmenter (16,4 %). Dans les hôpitaux et les unités de soins palliatifs, cela reste stable (31,8 %).
Les affections à l’origine de l’euthanasie
Dans la grande majorité des cas (82,7 %), le médecin estimait que le décès du patient était prévisible à brève échéance. Les affections à l’origine des euthanasies étaient des cancers (59,9 %), des polypathologies chroniques réfractaires (19,6 %), des maladies du système nerveux (8,9 %), de l’appareil circulatoire (3,7 %) ou de l’appareil respiratoire (3 %).
Il y avait aussi des cas de troubles cognitifs, d’affections psychiatriques et quelques autres affections. Dans tous les dossiers d’euthanasie examinés, les conditions légales étaient respectées. Dans les motifs, les souffrances physiques seules étaient plus souvent mentionnées que les autres années (25,4 % en 2022 contre 17,9 % en 2021).
Les patients étrangers
On recense 61 patients résidant à l’étranger qui sont venus en Belgique afin de pouvoir bénéficier de l’euthanasie selon les conditions de la loi belge. L’indication du lieu de résidence n’étant pas obligatoire dans la déclaration, il s’agit du nombre minimum. Cinquante-trois d’entre eux résidaient essentiellement en France. Cela concerne des patients souffrant uniquement d’affection physique, par exemple une sclérose latérale amyotrophique (SLA), un cancer du poumon ou une polypathologie. Dans 79 % cas, le décès était attendu à brève échéance.
La Commission a estimé que toutes les déclarations reçues, qu’il s’agisse de personnes résidant en Belgique ou résidant à l’étranger, répondaient aux conditions essentielles de la loi et aucune n’a été transmise au procureur du Roi.
> Consulter le communiqué complet de la CFEE avec détails statistiques