On peut comprendre l’idée des soins à basse variabilité si elle est menée jusqu’au bout par les responsables. Toutefois, si ce n’est pas le cas, elle va juste compliquer la vie des médecins.
Lors de la journée d’étude de l’APSAR, Association professionnelle belge des médecins spécialistes en anesthésie et réanimation, du 19 janvier au Blue Point à Bruxelles, le Dr Gilbert Bejjani a aussi «plaidé pour avancer dans le projet des réseaux, et pour instaurer le respect et la confiance budgétaire garants des économies pour des initiatives nouvelles en vue de plus de qualité des soins et de vie». Pour lui, au coeur de l’hôpital, l’urgence est de créer un climat de confiance. «Il n’est pas possible d’avancer avec toutes ces modifications de système si un tel climat n’est pas créé. Il faut notamment rassurer les hôpitaux pour qu’ils soient certains de pouvoir réinvestir l’argent ailleurs (lits...).»
Le même raisonnement se tient au niveau de l’emploi pour lui: «On ne diminuera pas l’emploi des médecins ou des infirmiers mais on va changer le travail du personnel. A l’intérieur comme à l’extérieur de l’hôpital, il faut accepter de changer de job ou de le faire évoluer pour répondre au mieux aux attentes du patient. L’hôpital se fait transmural. Par ailleurs, il faut intégrer la médecine transversale et cela ne peut se faire sans le numérique. Le numérique est l’outil qui doit permettre l‘intégration d’un travail transversal. Enfin, il faut une prise en charge sociale des patients et des déterminants sociaux de la santé».
Les médecins n’ont rien demandé
Parmi toutes les réformes en cours, il rappelle que «les médecins n’ont jamais demandé la basse variabilité mais on peut comprendre l’idée si elle est menée jusqu’au bout par les responsables. Toutefois, si elle n’est pas menée jusqu’au bout, elle va juste compliquer la vie des médecins. Il faut que les acteurs actuels du dossier en aient conscience».
Les associations professionnelles prêtes au combat
«Nous sommes déjà confrontés au chaos politique, nous préférons ne pas devoir gérer le chaos dans les hôpitaux», a été l’une des phrases à retenir dans les propos des spécialistes au congrès “Anesthésie et les travaux de Maggie”.
Ce qui est certain, c’est que les pédiatres vont déjà devant la Cour constitutionnelle et reçoivent un soutien financier de GBS. Les chirurgiens vasculaires soumettent également une plainte au Conseil d’État. Ils demandent l’annulation.
Si ces protestations aboutissent, le Conseil d’État peut, par exemple, annuler la réforme après une période d’un an, mais avec effet rétroactif...