A l’avenir, le dossier patient électronique devrait connaître une véritable révolution. Chaque patient pourra le consulter via son PC en utilisant sa carte d’identité électronique. La Mutualité chrétienne (MC) formule quelques recommandations pour garantir l’efficacité de ce système.
Selon l’organisme assureur, en 2013, pas moins de 2.240 plaintes sont parvenues au sujet de l’accès par le patient à son dossier aux services de médiation des hôpitaux généraux. Soit 300 de plus qu’en 2012. A l’occasion de la Journée des droits des patients (le 18 avril), la MC a regretté que le dossier patient ne soit pas encore assez connu. «Dans la pratique, il n’est pas rare que les droits des patients ne soient pas respectés. Certains prestataires refusent de fournir une copie du dossier patient, le dossier est incomplet, le délai entre la demande de consultation et la consultation effective est trop long ou le dossier patient n’est pas transmis à un nouveau prestataire de soins», constate Jean Hermesse, secrétaire général de la MC.
Pourtant, poursuit la mutuelle, un dossier patient soigneusement tenu à jour est de première importance. «En s’échangeant les données médicales, les prestataires de soins ont une vue complète de l’état de santé du patient. En cas d’urgence, les bonnes informations sont immédiatement disponibles et la répétition inutile de certains examens est évitée. L’échange de données aide les prestataires de soins à poser rapidement un diagnostic correct.»
Récemment le Réseau santé wallon et Abrumet ont lancé des campagnes pour sensibiliser les patients aux avantages du dossier patient (lire MS N°472) et les inviter à en ouvrir un en donnant leur consentement au partage électronique de leurs données médicales. La MC a également organisé des activités dans le cadre de sa campagne de sensibilisation.
5 recommandations
La MC formule cinq recommandations pour faire du dossier patient électronique une réussite:
1. Garantir les droits du patient. Lors de l’élaboration du dossier patient électronique, les droits du patient doivent être garantis. Il est même souhaitable que le prestataire de soins établissant le dossier informe le patient de ses droits.
2. Définir une structure de base. Pour un partage efficace des données entre prestataires, une structure standard de dossier doit être définie. De même, un contenu minimal doit être déterminé. Et pour garantir la clarté du dossier, la présence d’un bon résumé est recommandée.
3. Faciliter d’accès. En tant qu’acteur de sa santé, le patient doit facilement accéder à son dossier. Naturellement, la sécurité de ses données doit être garantie.
4. Informer suffisamment les patients. Les patients doivent être correctement informés au sujet de leur dossier pour éviter toute confusion.
5. Assurer des formations. Tant les prestataires de soins que les patients doivent savoir comment utiliser le dossier patient.