Cela fait désormais quelques mois que l’H.U.B, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles, a été constitué. Sur 6000 collaborateurs, 863 médecins composent la nouvelle institution dirigée par le Pr Jean-Michel Hougardy, Directeur Général Médical H.U.B. et Renaud Witmeur, Directeur Général H.U.B 

Composé de l’Hôpital Erasme, de l’Institut Jules Bordet et de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, il représente aujourd’hui un centre de référence de niveau international, implanté au cœur de la région bruxelloise. Fort de plus de 6.000 collaborateurs, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles propose des soins généraux, oncologiques et pédiatriques , aux côtés de ses missions de recherche et d’enseignement. Comment se positionne désormais l’H.U.B dans le paysage hospitalier ? Quelles sont les ambitions de cette nouvelle entité ? Comment l’H.U.B va-t-il répondre aux enjeux de demain en matière de santé ?  Renaud Witmeur, Directeur Général H.U.B et de Professeur Jean-Michel Hougardy, Directeur Général Médical H.U.B. ont abordé les différentes questions lors d'une réunion avec quelques journalistes. « Nous avons  la chance d’être dans un projet porteur et beaucoup de gens veulent nous rejoindre. Aujourd’hui, 863 médecins composent le HUB. Le projet est clair : nous voulons réécrire le futur et mettre nos énergies dans la recherche, l’innovation et l’excellence. »

Viser le niveau international

Depuis le grand accord de 2005 pour construire le New Bordet à côté de l’hôpital Erasme, l'H.U.B grandit en coulisse. « Les autorités de l’ULB et la ville de Bruxelles ont voulu construire le plus grand ensemble académique du pays. On sait qu’en soins de santé le volume d’activité est important pour la qualité des soins.  Cela permet de concentrer les maladies rares et complexes aussi. Cette intégration permet aussi de créer un vivier pour des start-up en santé, tant pour les biotechs que pour les applications digitales. Le suivi de patient est de plus en plus dématérialisé. On tient aussi à être de plus en plus concurrentiel au niveau international pour les essais cliniques. » explique M. Witmeur.

Améliorer la prise en charge

Pour le Pr Hougardy, « la qualité de la prise en charge est améliorée par le projet H.U.B :  c’est notamment la capacité de la mutlidisplinarité médicale. Nous avons de nombreux médecins et professeurs reconnus au niveau international . Nous avons un lien avec des laboratoires de recherche et des essais cliniques dans des phases très précoces . Nous sommes aussi extrêmement performant dans le développement des dispositif médicaux. Nous faisons par exemple évoluer fortement le secteur de l’endoscopie digestive... On est aussi capable de faire des rapprochement avec la pédiatrie et l’oncologie. Les interactions entre nos services sont notre force ! »

Un statut unique pour les médecins

Pour les médecins, des évolutions vont aussi avoir lieu : « Au premier janvier 2023, les médecins des institutions devraient avoir un statut unique. A terme, il y aura aussi un seul conseil médical. Notre implication avec l’ULB nous permet d’avoir un lien avec les futurs médecins et l’enseignement. C’est un facteur d’attractivité pour nos futurs collaborateurs. Nous pouvons dire que nous sommes plus attractifs à trois que seul. »

Qu’est-ce qui peut donner envie à des médecins de rejoindre l'H.U.B ? « Les médecins qui travaillent ici sont vraiment attirés par une démarche académique. Ils savent qu’il y a des projets d’investissements à la clé. C’est motivant pour eux. On a aussi un grand projet IT. » explique le Pr Hougardy.

Pas de déménagement 

Certains regroupements ont déjà eu lieu. Faut-il en attendre d’autres ? Renaud Witmeur ajoute qu’ « un déménagement de l’hôpital des enfants n’est pas à l’ordre du jour. Nous ne devons pas oublier l’importance de la proximité. Il ne faut pas rapprocher pour rapprocher. »

L’état des finances

Le contexte financier est très difficile pour les hôpitaux en cette année 2022. A l' H.U.B, les trois hôpitaux  sont en perte en 2021. « L’objectif est d’être à l’équilibre à 2023 et de libérer du cash flow en 2024. On veut pouvoir mener des politiques de croissance et d’investissement dans la qualité.  Notre premier objectif est de retrouver l’activité de 2019. On le voit déjà avec l’hôpital Bordet qui n’a jamais connu une telle activité. »

L'H.U.B a un rôle a jouer au sein du réseau Chorus. « Nous parlons avec tous les intervenants pour faire avancer le projet On réfléchit aussi avec la haute école de Bruxelles pour faire une formation en technologue d’imagerie médicale. » 

Des tensions

Depuis sa construction, des tensions sont apparues avec certaines institutions hospitalières : « Notre projet n’est pas de faire un gros hôpital pour faire un gros hôpital. On le fait pour améliorer la qualité pour les patients. Nous avons entendu le droit de veto des hôpitaux Saint-Pierre et Brugmann...c’est leur droit. Nous continuons les discussions et les définitions du Plan médical. Nous poursuivons  les synergies. On a , par exemple, crée avec saint-Pierre un service de néphrologie. IL y a un réel besoin de collaborer. Il n’y a pas de raison de créer de la compétition qui ne profiterait qu’à des gens qui ne sont pas dans notre réseau. » ajoute le Pr Hougardy

Face à ces différents aspects, est-ce qu’un jour tous les hôpitaux fusionneront au sein de l'H.U.B ? « La gestion et le projet médical seront uniques. On ne sait toutefois pas si on ira jusqu’à la fusion. On va l’étudier au niveau financier et juridique. Nous devons être prudents. Si il y a une fusion, il faut être certain qu’il y a une plus value...surtout que nous allons garder les identités propres (reconnues dans le monde) de chaque institution. » conclut Renaud Witmeur.

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