Une vaste méta-analyse, basée sur une revue systématique de la littérature mondiale, montre que l’initiation retardée d’un traitement antirétroviral demeure relativement courante à l’échelle mondiale, en particulier chez les personnes jeunes, celles ayant un taux élevé de cellules CD4 lors du diagnostic ainsi que dans les pays à revenu élevé. Ces résultats soulignent la nécessité de maintenir - en les amplifiant - les campagnes visant à promouvoir l’initiation précoce d’un traitement antirétroviral.
Prévalence mondiale du «retard à l’allumage» du traitement ARV
Publiée en ligne sur le site de la revue PLoS One, cette méta-analyse de 29 études menées entre 2015 et 2022 auprès de 121.142 personnes vivant avec le VIH dans 15 pays a évalué la prévalence du retard à l’instauration d’un traitement antirétroviral après diagnostic certifié en Asie (16 études), en Afrique (9 études), en Europe (3 études) et aux USA (1 étude). La mise en route retardée du traitement était définie par le fait de ne pas commencer un traitement antirétroviral endéans les 30 jours à dater du diagnostic d’infection par le VIH. Avant de progresser plus loin dans les détails de cette méta-analyse, il faut signaler la présence de deux biais potentiels. Premièrement, l’équipe d’investigateurs chinois (Université Central South de Changsha, Hunan, Chine) n’a retenu que les études publiées en anglais et en chinois lors de leurs recherches dans les principales bases de données internationales et chinoises. Deuxièmement, il y a l’hétérogénéité des études puisque la taille des échantillons dans les différentes cohortes retenues varie considérablement de 244 à 31.528 participants par étude.
Un patient sur trois tarde à initier le traitement
Dans l’ensemble, 36% des participants ont retardé leur traitement antirétroviral. Les participants plus âgés étaient plus susceptibles d’initier immédiatement un traitement, tout comme les femmes, par rapport aux sujets jeunes et aux hommes. Le taux de cellules CD4 constitue une autre cause de retard à l’initiation du traitement puisqu’on constate que 40% de participants ayant un nombre de cellules CD4 > 500 cellules ont retardé le début du traitement contre seulement 25% de ceux ayant un nombre de cellules CD4 < 200 cellules. Enfin, les participants vivant dans des pays à revenus élevés étaient plus susceptibles de commencer le traitement tardivement par rapport à ceux vivant dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires.