Effrayée par la banalisation du repli sur soi, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) lance jeudi en Belgique une campagne contre l'indifférence. «L'indifférence est une maladie. Ensemble, stoppons sa progression», clame-t-elle. Des membres de son personnel sont présents à plusieurs endroits du pays pour proposer aux passants de mesurer leur ‘degré d'indifférence’ à l'aide d'un test mais aussi pour discuter du travail sur le terrain de l'organisation humanitaire et des valeurs qu'elle défend.
Durant ce mois de décembre, MSF Belgique diffusera des témoignages vidéo sur les réseaux sociaux et invite tous les citoyens à manifester leur refus de l'indiffére nce.
L'idée de cette campagne, qui est associée à un appel aux dons, a émergé en réaction au vécu «des membres de MSF revenus du terrain, aux commentaires racistes sur nos réseaux sociaux, à la criminalisation des associations d'aide aux réfugiés et à la banalisation des attaques contre les structures de santé», explique son président, Bertrand Draguez.
«Le refus de l'indifférence se manifeste d'abord dans notre quotidien, dans nos relations avec nos voisins, les personnes assises à côté de nous dans le bus ou le métro, dans notre comportement sur les médias sociaux, dans le regard qu'on porte sur un sans-abri ou un demandeur d'asile. Dire non à l'indifférence implique avant tout d'être conscient de nos actes et de nos pensées», relève M. Draguez.
Pour MSF, soutenir ses actions est l'une des manières de «choisir de ne pas laisser des êtres humains mourir en mer, de venir en aide aux populations victimes de conflit, de ne pas accepter qu'un hôpital soit bombardé au Yémen ou en Afghanistan, de mettre tous les moyens que nous avons pour soigner les patients atteints d'Ebola en République démocratique du Congo, de la malaria au Nigeria, du VIH au Mozambique, d'aider des femmes à accoucher dans des infrastructures sanitaires décentes, de fournir des consultations en santé mentale aux victimes de torture et de violences sexuelles, de vacciner des milliers d'enfants...»