Les structures complexes de la Belgique ont rendu impossible de mener une politique de santé vigoureuse qui réponde rapidement aux besoins de la société, a affirmé mercredi le commissaire corona Pedro Facon, entendu par la commission spéciale Covid de la Chambre chargée d'examiner la gestion de la crise sanitaire due au coronavirus.
Les structures de l'Etat, en particulier après la sixième réforme de l'Etat qui a fragmenté les compétences entre les différents niveaux de pouvoir (le fédéral, les Régions et les Communautés) sont régulièrement mises en cause lors d'auditions dans les différents parlements pour expliquer certaines lenteurs de réaction à la crise sanitaire.
M. Facon l'a confirmé mercredi devant les députés, tout en rappelant qu'il n'existait en Belgique pas de hiérarchie des normes entre le fédéral et les entités fédérées.
Il occupe depuis le 6 octobre dernier la fonction de "commissaire corona" au niveau fédéral après avoir dirigé le directorat général de la Santé au sein du Service public fédéral (SPF) Santé publique.
"Nous sommes à un carrefour", a affirmé M. Facon, sans vouloir se prononcer sur les réformes à apporter pour mieux gérer une future crise sanitaire, qu'il considère comme inévitable.
"Mais il n'y a pas vingt scénarios. Le plus important est de briser le statu quo. Ce dans quoi nous sommes actuellement ne facilite pas une politique de santé vigoureuse, et certainement pas une politique de crise forte", a-t-il souligné.
Il ne s'agit pas de créer "des casquettes et des organes de coordination supplémentaires", a déclaré le commissaire.
Il a également souligné que ces problèmes ne peuvent être résolus tant que l'on est encore en situation de crise. "Il est très difficile de rénover une maison si vous y habitez", a-t-il expliqué.
Le commissaire a toutefois noté qu'il y avait eu une direction politique forte pour faire face à la crise.
Le haut fonctionnaire a également plaidé pour l'octroi d'un "mandat plus fort" au centre national de crise pour examiner la capacité des différents départements à répondre aux crises. M. Facon a cité comme exemple le fait qu'au cours de ses quatre années à la tête de DG santé, aucun exercice ou évaluation des plans ou des procédures existants n'avaient été organisés.
Sans exercice pour tester ces plans ensemble, ils ne valent pas grand-chose quand ils sont déclenchés, a-t-il fait valoir.
Le commissaire a enfin nuancé le tableau souvent dressé d'une inflation dans les groupes de travail et les comités qui se gêneraient mutuellement.
Beaucoup de ces task forces ne sont rien d'autres que des spin-offs de groupes de travail spécialisés au sein du Risk Management Group (RMG, le groupe de gestion du risque). Pour le monde extérieur et parfois aussi pour le monde politique, le lien peut être difficile à voir, mais il y a une logique à l'histoire", a-t-il souligné.
Il a admis que certains dossiers ont fait beaucoup d'allers-retours, comme le testing. Mais le commissariat corona tente de le boucler, a conclu M. Facon.
Tellement vrai ! Tellement évident !@Maggie_DeBlock avait fait le même constat. Il est impossible de faire une réforme digne de ce nom. Il faut avancer plus fermement ! @FranceDammel @alexanderdecroo
— Gilbert Bejjani (@drbejj) March 10, 2021
Dommage que faire un constat n'amène pas des actions liées à une vision à long terme, comme l'amélioration de l'encadrement infirmier dans les établissements, permettant une diminution des infections, des décès et donc de la pression sur la sécurité sociale... entre autres...
— SIZ Nursing (@SIZNURSING) March 10, 2021
Derniers commentaires
Raymond Moriaux
11 mars 2021Ça fait bientôt 7 ans qu'on le dit. Mais que personne n'a voulu l'entendre.
Charles KARIGER
11 mars 2021Pas possible! Mais quelle surprise! Jusqu'ici, personne n'avait découvert cela!
L'intéressant dans cette découverte, c'est la qualité étourdissante des propositions de Monsieur le commissaire Cocorona! Nous somme sauvés.