Le COVID long chez l’adulte est une réalité difficile à appréhender et une véritable catastrophe dans la vie des patients. Mais même s’il est plus rare chez l’enfant et l’adolescent, ses conséquences peuvent être encore plus destructrices en raison de son impact sur la scolarité. Les spécialistes ont identifié une quarantaine de symptômes, répertoriés dans un guide pratique récemment publié par un groupe de parents d’enfants malades.
Le COVID long de l’enfant peut se révéler très insidieux, au point que l’enfant ne présente aucun symptôme lors de l’infection initiale. Il est alors essentiel d’interroger un éventuel contage familial. L’enfant peut même obtenir un test négatif. La maladie évolue de manière similaire à ce qui est observé chez l’adulte : persistance des symptômes ou réapparition après une période asymptomatique chez un jeune auparavant en parfaite santé. Comme chez l’adulte, la difficulté à le reconnaître tient à la diversité des manifestations cliniques.
Le Dr Marc Jamoulle, qui suit particulièrement cette problématique, décrit un tableau parfois inattendu : fatigue et épuisement à l’effort entraînant l’arrêt du sport, troubles cognitifs provoquant une baisse imprévisible des résultats scolaires. L’enfant est alors perçu comme paresseux, voire dépressif. Par exemple, une jeune fille qui adorait courir peut soudainement ne plus suivre et se sentir diminuée, voire humiliée.
Une quarantaine de symptômes recensés
Les spécialistes ont identifié une quarantaine de symptômes, répertoriés dans un guide pratique récemment publié par un groupe de parents d’enfants malades au sein de l’Association de patients Long Covid Belgique, avec l’appui d’un comité scientifique et de ThinkLongCovid.eu. Ce guide, au contenu technique et pédagogique très soigné, constitue un outil précieux pour les médecins.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a analysé la littérature sur le sujet et souligne elle aussi dans un rapport l’extrême hétérogénéité des symptômes. Selon cet organisme, la persistance de trois symptômes ou plus après une infection aiguë au SARS-CoV-2 peut constituer un critère pour identifier un COVID long pédiatrique. Cependant, des signes isolés comme l’anxiété, la fatigue, les maux de tête, la perte d’appétit, une altération du goût et de l’odorat, des douleurs auriculaires ou une irritation oculaire doivent également être pris en compte.
Un impact majeur sur la scolarité et la vie sociale
Le guide rédigé par les parents illustre bien les conséquences dramatiques du COVID long sur la scolarité des enfants. Certains ne peuvent même pas se tenir debout, se rendre à l’école ou doivent être hospitalisés. D’autres souffrent de graves difficultés de concentration ou d’une intolérance marquée à l’effort. Des troubles de la mémorisation sont également rapportés.
Les répercussions ne se limitent pas au cadre scolaire : elles entravent lourdement la vie sociale des adolescents, pourtant essentielle à leur équilibre.
Une prise en charge encore limitée
Il n’existe à ce jour aucun traitement spécifique contre le COVID long, rappelle le document des parents. Le guide belge propose toutefois l’accès à quatre articles documentés sur le sujet. Une prise en charge multidisciplinaire doit être mise en place, sous la coordination du médecin de famille, qui, en Belgique, n’a malheureusement pas accès à une formation spécifique sur ce sujet.
L’INAMI a prévu une convention pour le remboursement des soins en cas de symptômes persistants liés au COVID-19. Cette mesure a été prolongée jusqu’en décembre 2025.
Il est essentiel de communiquer avec l’école et de mettre en place, en concertation avec les enseignants, des adaptations individualisées permettant à l’enfant ou à l’adolescent de poursuivre sa scolarité sans rupture.