Le jury de la Fondation Roi Baudouin a décerné, mardi, le prix Rousseeuw de Statistique à une équipe de chercheurs pour leurs travaux sur le taux de fausses découvertes (false discovery rate - FDR). Il s'agit d'une recherche "exceptionnelle" avec un impact "profond" sur la société, en l'occurrence sur les méthodes de contrôle de faux positifs, explique la Fondation.
Assorti d'un chèque de 1 million de dollars, le prix a été remis à une équipe de chercheurs de l'Université de Tel Aviv: Yoav Benjamini, Daniel Yekutieli et Ruth Heller. "Yosef Hochberg mérite également beaucoup de reconnaissance, mais il est malheureusement décédé ", ajoute la Fondation Roi Baudouin.
"Lorsque vous examinez de nombreux résultats potentiels, vous avez plus de chances de trouver des fausses découvertes", expose cette dernière. "Qui n'a jamais lu un article sur une nouvelle découverte scientifique, pour ne plus jamais en entendre parler par la suite ? C'est généralement parce que des expériences ultérieures n'ont pas pu reproduire l'effet. Cela est appelé la crise de la reproductibilité en science."
"Par exemple, lorsqu'on recherche un marqueur génétique, c'est-à-dire un gène associé à une maladie particulière, on examine souvent plus de 20.000 gènes. Mais il peut arriver qu'un lien apparent soit simplement dû au hasard", poursuit l'organisation. "Les scientifiques se trouvaient souvent face à deux choix désagréables: soit ne rapporter aucune découverte, soit publier des affirmations scientifiques peu fiables".
MM. Benjamini et Hochberg avaient, en 1995, établi une procédure pour déterminer une valeur plafond pour le FDR pour maximiser le nombre de vraies découvertes dans une recherche donnée. Le travail sur le FDR a été poursuivi par M. Benjamini avec les deux autres lauréats. Ensemble, ils ont appliqué le critère FDR à des défis actuels tels que l'analyse d'images, et ont proposé de nouvelles techniques pour estimer la reproductibilité des résultats scientifiques.