La coopération belge à la reconstruction de l'Ukraine a officiellement débuté mercredi. Les Premiers ministres Alexander De Croo et Denis Shmyhal, accompagnés de la ministre belge de la Coopération Caroline Gennez, ont signé en vidéoconférence un accord de reconstruction. Cet accord, s'étendant sur quatre ans, prévoit un investissement de 150 millions d'euros.

Une première tranche de 20 millions d'euros sera dédiée à la remise en état des installations énergétiques de Kiev et ses environs, en mettant un accent particulier sur les hôpitaux, avant l'hiver prochain. L'objectif est de développer des installations énergétiques décentralisées et durables afin d'assurer la continuité des services et des soins dans les hôpitaux. Étant donné que l'infrastructure énergétique ukrainienne est souvent obsolète et centralisée, une attaque ciblée peut priver des centaines de milliers de personnes d'eau chaude ou d'électricité. La Belgique soutiendra la mise en œuvre de solutions énergétiques locales, telles que des générateurs pour les hôpitaux et les écoles ainsi que des panneaux solaires. Selon le ministère ukrainien de la santé, environ quarante hôpitaux pourront ainsi être équipés pour fonctionner de manière autonome et sans interruption.

"Garantir l'autonomie des hôpitaux en matière de chauffage, d'eau et d'électricité est une tâche importante aujourd'hui, compte tenu des attaques quotidiennes de l'ennemi contre notre infrastructure médicale et notre système énergétique. Il s'agit à la fois de se préparer à l'automne et à l'hiver prochains, et de renforcer notre système médical à long terme. Nous devons tout mettre en œuvre pour que les soins médicaux soient assurés sans interruption", a souligné le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liashko.

"La situation en Ukraine nécessite un soutien constant, surtout avec la progression de l'armée russe et l'augmentation des attaques contre les cibles civiles. La récente attaque brutale contre l'hôpital pour enfants de Kiev en est un triste exemple. Cette stratégie de Poutine vise à rendre la vie des Ukrainiens la plus difficile possible, notamment par des attaques contre les écoles, les hôpitaux et les installations énergétiques, afin de saper leur moral et les pousser à abandonner", renchérit Mme Gennez dans un communiqué.

Cet accord permet également à l'Agence belge de coopération Enabel d'entamer ses activités en Ukraine, notamment dans la région de Kiev et celle de Tchernihiv, où Mme Gennez s'était rendue en février. Les efforts se concentreront sur la reconstruction d'infrastructures critiques et l'aménagement d'abris souterrains dans les écoles, nécessaires pour assurer la sécurité des élèves et enseignants en cas d'alerte.