L'informateur Bart De Wever est attendu chez le Roi mercredi pour présenter un premier rapport de sa mission. L'audience est prévue à 15h00, a précisé le Palais mardi en début d'après-midi.
Depuis sa désignation mercredi dernier, le président de la N-VA a travaillé en toute discrétion et peu d'éléments ont filtré. Les présidents des différents partis pressentis pour former l'attelage fédéral ont bien été reçus par le nationaliste flamand, ont confirmé plusieurs sources.
La coalition dite "Arizona" rassemblant la N-VA, Vooruit et le CD&V du côté flamand et le MR ainsi que les Engagés du côté francophone est bien testée. Il s'agirait en outre d'une coalition dite "miroir", identique entre le fédéral et les Régions flamande et wallonne, où les discussions sont en cours. Bart De Wever rencontrera d'ailleurs une nouvelle fois ses homologues du CD&V Sammy Mahdi et de Vooruit Melissa Depraetere mardi après-midi, tant pour le volet flamand que fédéral. Mais la partie est loin d'être gagnée.
Les négociations s'annoncent ardues au vu du contexte budgétaire. La N-VA avait précisé, dès la nomination de son chef de file, que l'informateur travaillerait sur base des chiffres du comité de monitoring.
En outre, les centristes et Vooruit ont déjà mis en garde contre des économies qui se feraient sur le dos des soins de santé... alors que MR et N-VA ont dans leur programme de limiter drastiquement la croissance du budget dans ce secteur. Et la question de savoir qui occuperait le poste de ministre de la Santé serait aussi sur la table.
Enfin, la question de l'institutionnel, chère à la N-VA, divise. "Si c'est pour faire le confédéralisme, ce sera sans nous", ont d'ores et déjà averti Les Engagés.
Sur le plan socio-économique, la balle semble être dans le camp de Vooruit. Dès mercredi soir, l'homme fort des socialistes flamands, Conner Rousseau a d'ailleurs déclaré que les chances de voir son parti entrer dans cette configuration de coalition fédérale étaient "minces". Il visait les économies dans les soins de santé et la nécessité de taxer les grandes fortunes.
Dans les rangs libéraux, on pointe un "manque de clarté" de la part de Vooruit. "Si Vooruit veut tout bloquer, il doit l'expliquer à l'électeur. Veut-il que le PS soit impliqué ?", s'est interrogé Georges-Louis Bouchez, dimanche sur VTM.