© Quantiq
La startup française Quantiq, fondée en 2020 par Alain Habra et Fabien Niel, a développé une technologie innovante qui transforme n'importe quelle caméra, webcam ou smartphone en un dispositif médical capable de mesurer les paramètres vitaux d’un patient à distance. Grâce à une vidéo de 30 secondes du visage, cette solution permet de mesurer la fréquence respiratoire, le rythme cardiaque, la variabilité cardiaque, le stress et la cohérence cardiaque via la photo-pléthysmographie, une technique qui analyse les variations de lumière absorbée par le sang sous la peau.
Quantiq cible plusieurs marchés prometteurs pour déployer sa technologie. Parmi eux, les plateformes de téléconsultation et les cabines de téléconsultation, notamment populaires aux États-Unis, où les soignants peuvent utiliser cet outil pour connaître les constantes d’un patient avant une consultation en ligne. Cette intégration vise à améliorer l'efficacité des consultations et à optimiser le temps des professionnels de santé. En effet, une étude de Quantiq montre que leur solution peut réduire de 21 % le temps passé à orienter les patients aux urgences.
Les assurances et mutuelles sont également des cibles privilégiées, car elles cherchent à mieux connaître l'état de santé de leurs adhérents pour optimiser leurs dépenses. À plus long terme, Quantiq envisage de collaborer avec des groupes pharmaceutiques pour réduire les délais des études cliniques en facilitant la collecte de données vitales.
Une technologie prête pour la certification
Pour concrétiser ses ambitions, Quantiq doit obtenir les certifications nécessaires en Europe et aux États-Unis. Actuellement en cours de certification pour le marquage CE classe IIa et par la FDA, la startup a récemment levé 2,6 millions d’euros auprès d’un pool de business angels et de Bpifrance. Ces fonds permettront non seulement de finaliser les démarches de certification, mais aussi de développer de nouvelles fonctionnalités pour leur produit.
Parmi les améliorations prévues d'ici 2025, Quantiq envisage d'intégrer la mesure de la pression artérielle, du taux d'hémoglobine pour éviter les prises de sang, et la détection des fibrillations atriales, responsables de 30 % des AVC dans le monde. La précision de leur dispositif a déjà été démontrée par une étude clinique menée auprès de 500 patients dans quatre hôpitaux en France, confirmant son efficacité médico-économique en permettant aux professionnels de santé d'économiser plus de 20 % de leur temps.