Crédit: Ines Villalba (EPFL)
Des chercheurs de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, ont mis au point une méthode très efficace pour enregistrer la sensibilité des bactéries aux antibiotiques. Cette technique, baptisée "détection optique des mouvements à l'échelle nanométrique" (ONMD), est rapide et ne nécessite qu'un microscope optique traditionnel, ainsi qu'une caméra ou smartphone.
Ce nouveau procédé consiste "à surveiller les vibrations à l'échelle nanométrique d'une seule bactérie avant et pendant son exposition aux bactéries", explique l'EPFL sur son site internet. Via l'ONMD, les chercheurs vont contrôler les oscillations microscopiques des cellules bactériennes (mouvement des bactéries à l'échelle nanométrique) qui caractérisent les organismes vivants et peuvent être considérées comme un "signe de vie".
"Nous avons mis au point une technique qui permet d'obtenir un antibiogramme sous 2 à 4 heures - au lieu des 24 heures actuelles pour les germes les plus courants et d'un mois pour la tuberculose", souligne le docteur Sandor Kasas de l'EPFL.
De nos jours, les tests de sensibilité aux antibiotiques, aussi appelés antibiogrammes, sont réalisés de deux façons. Soit via une méthode de culture, soit via un test génétique. Ils ont pour défaut d'être assez longs voire complexes et coûteux si on veut en réaliser des plus rapides.
"Notre technique est non seulement plus rapide, mais aussi plus simple et nettement plus économique que toutes celles actuellement disponibles", explique Ronnie Willaert, professeur à la VUB, pointant le fait que "notre technique nous permet de tester l'effet des antibiotiques sur les bactéries avec un simple microscope et une caméra. Un téléphone portable peut même être utilisé, car la qualité des images est plus que suffisante pour enregistrer les vidéos nécessaires."
La résistance aux antibiotiques se produit lorsque ceux-ci ne parviennent plus à tuer les bactéries, car elles s'y sont adaptées. Cette perte d'efficacité est problématique, car elle a été à l'origine d'au moins 1,27 millions de décès dans le monde en 2019.