Les technologies numériques vont transformer profondément la pratique médicale. Du diagnostic au traitement, en passant par le monitoring à distance , l’administration, la collecte de données et l’autogestion de sa santé par le patient, comment préparer les futurs médecins à cette transition digitale ? Dans un entretien exclusif avec numerikare, la ministre Valérie Glatigny, chargée de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles, répond à la question.
« Nous voulons soutenir l’introduction des nouvelles technologies dans l’enseignement supérieur. La formation des futurs médecins et des autres futurs professionnels de la santé n’échappe pas à la règle. » dit la ministre Valérie Glatigny. « À cet égard, je fais confiance aux facultés de médecine pour l’intégration dans leurs différents cursus de modules spécifiques liés à l’e-santé pour traiter, par exemple, de la télémédecine ou de la sécurité des données de santé dans le cadre notamment des réseaux de santé en ligne et des applications numériques liées à la santé. »
Pour la ministre, il faut également favoriser les recherches qui portent sur l’e-santé et aussi mettre en évidence les pratiques innovantes des lieux de stage en la matière. L’intelligence artificielle et plus largement l’ensemble des outils numériques, ne sont ni bons ni mauvais. Ils dépendront des usages que l’on en fera. C’est pourquoi il est effectivement essentiel de former les étudiants, de les sensibiliser aux avancées que ces outils peuvent permettre, à leurs limites et aux dangers potentiels qui sont liés à ces technologies. « Un médecin devra toujours apprendre à se poser et à poser les bonnes questions, ce qu’est par exemple incapable de faire ChatGPT. »
« Le numérique est un véritable enjeu pour notre enseignement. C’est pourquoi nous avons alloué aux établissements d’enseignement supérieur un budget de 21 millions d’euros sur des fonds européens en vue de renforcer sa pénétration dans l’enseignement supérieur. » Ces fonds peuvent servir pour l’acquisition d’équipements numériques/informatiques, pour l’engagement de personnel chargé d’accompagner les enseignants et les étudiants dans le développement de leurs pratiques techno-pédagogiques et dans le développement de leurs compétences numériques. Ils peuvent aussi être utilisés pour l’organisation ou la participation à des formations permettant de développer les compétences numériques des enseignants et des étudiants. Les établissements qui le souhaitaient ont eu l’opportunité de dédier ces moyens à l’e-santé.
Il est également à noter que ce financement et les projets qui en découlent venaient en complément et en soutien aux projets déjà menés par les établissements depuis plusieurs années. En ce qui concerne plus particulièrement les filières médicales et paramédicales, ces budgets permettront notamment de financer des dispositifs de simulation (matériel pour une chambre et un hôpital virtuel) ou encore des casques de réalité augmentés (Hololens). Le financement étant par établissement et non par faculté, il n’est pas possible d’identifier précisément le montant alloué aux filières médicales, d’autant plus que ce financement exceptionnel a permis aux établissements de dégager une marge de manœuvre complémentaire pour soutenir leurs différentes facultés, ce qui pourrait donc avoir des impacts positifs, en ce compris pour les filières médicales, au-delà donc des financements directement estampillés « Plan de relance européen ».