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Au cœur des Jeux olympiques, la polyclinique des JO, implantée à Saint-Denis, pouvait accueillir plus de 10 000 athlètes durant les Jeux olympiques, puis plus de 4 000 lors des Jeux paralympiques à venir. Au total, plus de 3 000 soignants étaient prévus sur 70 sites de compétition en France. Elle était soutenue pour les urgences vitales par l'hôpital Bichat de Paris et pouvait compter sur deux IRM hébergées dans des camions. Parmi les médecins, le Dr Tomasz Linkowski s’est engagé comme médecin volontaire lors de ces JO
« Je suis médecin au CHU Brugmann dans le service de médecine physique et de réadaptation. Je suis aussi coordinateur médical de la clinique du sport avec mon collègue, le Dr Nezri. Pour moi, c’était un rêve de combiner mon métier de médecin et ma passion pour l’activité sportive. J’ai été mis au courant par un collègue parce que l’organisation cherchait des médecins. J’ai postulé sur la plateforme des volontaires et ils ont retenu ma candidature. »
Pathologies musculaires
Sur le terrain, il voulait découvrir de l’intérieur comment s’organise un tel événement et comment se met en œuvre un véritable plan de suivi médical pour des Jeux olympiques. « Pendant ces 15 jours, les athlètes pouvaient prendre rendez-vous quand ils le souhaitaient, et venir en consultation pour une prise en charge ou une mise au point de leur blessure, au sein de la polyclinique du village olympique (avec un service d’urgence, un service de kinésithérapie, ainsi que des consultations de médecine du sport et d’orthopédie pour tous les athlètes qui le souhaitaient). »
Au quotidien, le travail ne manquait pas : « Globalement, nous avions le temps de bien soigner et d’être à l’écoute. Nous avons traité des pathologies musculaires, tendineuses, articulaires… et des lésions variées. Les athlètes pouvaient aussi consulter une cardiologue, une gynécologue, un podologue ou encore recevoir des soins dentaires. »
Des athlètes de différents pays
Si les top athlètes avaient leur propre staff médical, ce n’était pas le cas de tous : « Nous avions beaucoup d’athlètes du continent africain, sud-américain… Certaines nations avaient un staff médical plus réduit et notre offre de soins complétait la leur. »
Il n’a donc pas recousu la jambe de notre médaille d’or de l’heptathlon, ni soigné nos triathlètes qui ont souffert de la qualité des eaux de la Seine : « Non, en effet. »
Un échange d’expérience
Alors qu’il vient de déposer ses valises, il garde de cette pratique médicale aux Jeux une expérience très enrichissante : « J’ai rencontré des collègues de différentes nations à la polyclinique. J’ai pu voir comment ils ou elles pratiquent la médecine du sport en Suisse, en Angleterre, en Australie. J’ai aussi gagné en expérience dans la pratique. »
Il tient aussi à féliciter tous nos athlètes : « On a pu voir qu’il y a un vrai suivi médical de qualité chez nous qui améliore la performance. On peut évidemment toujours améliorer les choses dans la prise en charge des sportifs, qui doivent vraiment penser encore plus au travail de prévention des blessures. »
Enfin, il revient sur la nouvelle tendance de fond de la préparation sportive : la préparation mentale : « C’est le grand défi des années à venir. La prise en charge psychologique, le bien-être du sportif, la gestion de l’anxiété et de la performance. Le sujet est essentiel dans l’encadrement du sportif. Au CHU Brugmann, nous développons ce volet-là aussi. Il doit vraiment devenir de plus en plus systématique. En Belgique, il existe quelques psychologues du sport et nous devons sensibiliser à cet aspect de la performance d’un sportif. »