Les Journées de l’architecture en santé se dérouleront pour la première fois en Belgique les 27 et 28 mars. Les professionnels de la santé sont invités à y participer pour comprendre et s’impliquer dans l’évolution et la transformation de leur lieu de travail. Deux journées soutenues par Le Spécialiste qui en est partenaire.
Les journées de l’Architecture en Santé, organisées depuis 5 ans déjà à Menton, s'installent à Bruxelles pour une première édition qui permettra aux professionnels actifs dans les secteurs de la construction et de la santé de découvrir l’évolution du parc hospitalier et médico-social belge et international. Plus de 30 conférences et ateliers seront proposés aux participants. Des architectes spécialisés actifs en France, au Canada, au Liban et en Belgique viendront partager leur expertise dans la construction, la rénovation et l’aménagement des hôpitaux en présentant des projets concrets. Plusieurs thématiques actuelles seront abordées lors du congrès : les innovations architecturales, la conception de l’espace hospitalier, la durabilité et l’écoresponsabilité, l’architecture et la psychiatrie, l’hôpital numérique…
Prendre compte de l'organisation médicale
« L’ADN de ce congrès, c’est de permettre aux professionnels de santé d’échanger avec les professionnels de l’acte de bâtir », explique David Entibi, vice-président de l’Union des architectes francophones pour la santé (UAFS). « Pour avoir une vision claire des bâtiments de santé que l’on va construire, aujourd’hui et dans trente ans, il faut favoriser la communication entre tous les professionnels qui sont impliqués dans les groupes de travail qui participent à la transformation, voire la reconstruction des infrastructures de soins. La particularité de l’architecture en santé est que ce n’est pas de l’architecture pure centrée sur l’enveloppe du bâtiment, mais une architecture complexe qui doit tenir compte de nombreux process et qui prend en compte l’organisation médicale, la gestion des flux, le comportement du personnel, des patients et visiteurs… Aujourd’hui, plus qu’il y a 15 ans, les groupes de pilotage des projets comptent aussi des médecins et des soignants. L’objectif est d’impliquer les futurs utilisateurs dans l’élaboration de leur lieu de travail. »
David Entibi souligne qu’il faut souvent attendre une dizaine d’années entre la conception et la réception d’un hôpital. « Pour faire vivre ce projet, tous les futurs utilisateurs doivent être impliqués pour éviter qu’ils fassent un copier-coller de l’organisation dans laquelle ils travaillent actuellement. L’erreur à ne pas commettre est de dupliquer ce qui existe déjà. Il y a 25 ans, le projet de construction d’un nouvel hôpital était élaboré par le directeur général, le directeur technique, un comité de pilotage restreint et des architectes et bureaux d’études. Le utilisateurs n’étaient pas souvent consultés, encore moins les patients.»
L’importance de la flexibilité
Le vice-président de l’UAFS est convaincu que le concepteur d’une institution de soins doit s’enrichir des techniques et technologies futures. « Il faut dès lors connaître ce que le marché de la construction propose. Un directeur hospitalier a généralement une vision stratégique à 5 ans parce qu’il doit s’adapter constamment à l’évolution du secteur. Un architecte doit avoir une vision à 25-30 ans parce que l’outil qu’il va livrer doit avoir cette durée de vie. La plupart des maîtres d’ouvrage recherchent la flexibilité parce qu’elle permet de s’inscrire dans la durée et de faire face à des crises, par exemple, une pandémie.»
Intégrer le trajet du patient dans le projet architectural et favoriser le développement durable sont deux grandes tendances actuelles de l’architecture en santé. «Face à la crise énergétique, l’hôpital doit être moins énergivore. Une meilleure conception du bâtiment peut y contribuer, même si la consommation énergétique d’un hôpital n’est pas conditionnée uniquement pas son infrastructure. »
Hospital Tour
À l’instar des Journées de l’architecture en santé organisées à Menton, celles proposées les 27 et 28 mars à Bruxelles favoriseront la rencontre entre les participants lors de workshops, d’une exposition d’industriels de la santé et d’un Hospital Tour consacré au nouvel Institut Jules Bordet. « Les professionnels de la santé et de la construction ne se rencontrent que lorsqu’ils développent un projet en commun. Notre congrès permet aux acteurs de la santé de découvrir les innovations qui existent dans l’écosystème de la conception et de savoir ce qui se passe dans leur propre pays – parce que souvent les institutions hospitalières ne communiquent pas entre elles – et dans d’autres pays. Ce congrès favorise l’échange des pratiques lors de humains. C’est pour cette raison que nous avons voulu organiser ce congrès en présentiel et pas en virtuel», précise David Entibi.
Les organisateurs du congrès ont eu l’excellente idée de réunir les participants dans le superbe cadre de la Maison de la Poste à Tour & Taxis, un haut lieu de l’architecture bruxelloise.
> Informations pratiques et inscriptions : www.ja-sante.be Tous les exposés seront présentés en français.