Une start-up bruxelloise, abel.care, propose à ses clients de faire vérifier, par correspondance, s’ils sont indemnes de chlamydia et de gonorrhée. Le résultat se découvre en ligne, dans un espace privé du site de la société. Lequel exhorte, le cas échéant, à consulter.
Donner aux gens la possibilité de se tester où et quand ils le souhaitent, sans devoir passer par la case médecin ni s’épancher sur des sujets intimes. C’est là l’idée motrice d’abel.care, résumée par ses jeunes fondateurs, un ingénieur, une biochimiste, une juriste et une businesswoman. Bref, aider les embarrassés et les procrastinateurs, et non détourner de l’activité médicale.
Le client qui passe commande se voit livrer, pour 49 euros, un kit de test (« dans un emballage discret »), avec un manuel d’instructions pour prélever les échantillons. Il poste ces derniers, qui filent vers le labo agréé avec lequel la firme travaille. Les résultats, disponibles en 72 heures, sont édités sur son compte personnel sur www.abel.care.
S’ils sont positifs, le site enjoint de ne pas paniquer, de les amener à « un MG, gynécologue, urologue ou dans une clinique », « qui sauront quoi faire ». Il insiste sur le côté curable, les complications des MST non traitées et la nécessité de prévenir le/la/les partenaires.
Abel.care dit avoir, avant de se lancer dans l’aventure, « consulté le Ministère de la santé, l'Ordre des médecins et des experts en droit médical ». Elle s’appuie aussi, dans ses exhortations à la prévention, sur les conseils de Sensoa, le centre flamand d’expertise sur la santé sexuelle. Chlamydia et gonorrhée semblent les premières maladies sur la liste de la start-up, qui compte étoffer son offre.
Un outil interactif du KCE
Le lancement des activités d’abel.care intervient alors que le KCE lance son propre outil en ligne pour le diagnostic, le traitement et le suivi de la gonorrhée, la syphilis, la chlamydia, du VIH et des hépatites A, B et C. Conçu pour épauler les intervenants de première ligne – principalement les MG – lorsqu’ils abordent les questions de santé sexuelle, il constitue le prolongement interactif de guides cliniques préexistants, avec une touche supplémentaire amenée par des associations de terrain et une validation par la SSMG et Domus Medica.
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