Vandenbroucke entame une vaste réforme de la profession infirmière

Un avis rendu lundi à la demande du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, servira de point de départ à un vaste projet de réforme de la profession infirmière. Le chantier poursuit un objectif: faire en sorte que les infirmières soient utilisées à leur juste valeur en accomplissant des actes qui correspondent à ce pour quoi elles ont été formées.

Malgré les pénuries de personnel qui affectent ce secteur, le constat est fait régulièrement que les infirmières accomplissent des actes qui pourraient être accomplis par d'autres, comme des tâches administratives et ménagères ou des soins d'hygiène de base. 

Leur autonomie est également limitée trop souvent. Qui plus est, il n'existe pas encore de titre légal pour asseoir l'autonomie des infirmiers de pratique avancées (titulaires d'un master et ayant étudié six ans) alors qu'ils peuvent apporter une plus-value importante pour le suivi de malades chroniques.

Un groupe de travail indépendant dirigé par la professeure Ann Van Hecke (UGent) a rédigé des recommandations en vue de différencier des tâches -c'est-à-dire créer des fonctions aux tâches différentes au sein d'un même groupe professionnel-, déléguer des tâches -c'est-à-dire exécuter des tâches à la demande d'un prestataire qu'on ne peut accomplir indépendamment de celui-ci- et enfin transférer des tâches -redistribuer des tâches entre des groupes, ceux-ci pouvant ensuite les accomplir de manière autonome.

Les travaux ont été menés sans tabou, a assuré le ministre, et ont tenté de répondre à une série de questions: est-il encore justifié que seule une infirmière puisse prendre la température ou administrer un médicament en ventre libre, ou ne faut-il pas faire confiance au patient pour décider qui lui administre un médicament, quels actes peuvent être laissés au personnel de soutien?, etc.

Une concertation va s'ouvrir. Certains aspects sont toutefois déjà réglés puisque dès mardi la commission de la Santé de la Chambre entamera l'examen des projets de loi qui introduisent les fonctions d'assistant en soins infirmiers, d'infirmier chercheur clinicien et d'aidant qualifié. 

Pour la suite, il s'agira de réviser la fonction d'assistant logistique dans l'aide aux personnes, moderniser l'arrêté royal de 1990 sur les actes infirmiers en l'élaguant d'un certain nombre d'actes, en définissant une liste d'actes qui relèvent de la vie quotidienne et qu'il ne faut plus considérer comme exclusivement infirmiers, en reformulant une série d'actes et en séparant les actes délégables et non délégables. Il faudra aussi examiner quelles professions pourront accomplir des actes infirmiers (sages-femmes, logopèdes, etc.).

La réforme projetée fait la part belle au travail en équipe. La notion d'équipe structurée sera intégrée dans la loi sur l'exercice des professions de santé, ce qui permettra d'étendre la compétence des professions de soins à certains actes infirmiers à condition de travailler dans une équipe structurée.

Lire aussi: La création des assistants en soins infirmiers ne passe pas pour le PTB et Les Engagés

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.