L'exposition en ligne "toujourspas.exaequo.be", qui retrace 30 ans de lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) au sein de l'ASBL Ex Æquo, a été inaugurée jeudi par l'association communautaire homosexuelle. L'occasion de mettre en lumière les évolutions pour les personnes atteintes du VIH, autant que les discriminations auxquelles elles font encore face.
Documents, photos et vidéos dépeignent les étapes marquantes du travail d'Ex Æquo "pour la santé des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes".
L'association a ainsi accompagné le VIH dans ses grandes évolutions, dont le traitement post exposition (TPE) - qui permet de stopper une contamination s'il est commencé au plus vite et dans les 72 heures après le risque - ou encore la Prep, un traitement préventif qui empêche l'infection par le virus du sida chez les personnes séronégatives.
Le nom de l'exposition fait quant à lui référence à la difficulté d'accès à la santé encore existante pour les personnes LGBTQ+. "Un coming out médical est encore souvent nécessaire, et expliquer notre mode de vie suppose s'exposer à un possible jugement. De nombreuses personnes queer préfèrent ainsi cacher leur orientation sexuelle aux professionnels de santé", a expliqué le président de l'ASBL Pablo Sanz Moreno.
À cette difficulté s'ajoute, pour les personnes vivant avec le VIH, d'être parfois confrontées dans le monde médical à des peurs "venant d'un autre âge".
"On ne le répètera jamais assez. Une personne sous traitement dont la charge virale, c'est-à-dire la quantité de VIH dans le corps, est indétectable, ne transmet pas le virus", a rappelé l'association.
Le manque de financements publics est également pointé par Ex Æquo. "Quand 43% des contaminations au VIH sont encore le fait de relations sexuelles entre hommes en 2022, on regrette que les financements publics ne soient pas proportionnels", a conclu Pablo Sanz Moreno.