La visite à domicile, dans une agglomération comme Bruxelles, a-t-elle la cote? En prélude à des focus groups printaniers, puis à un colloque automnal sur la mobilité, la FAMGB sonde les généralistes bruxellois. But du jeu: objectiver leur pratique en matière de visites - en ce compris s’ils n’en font pas.
L’enquête, strictement anonyme, s’adresse à tous les MG bruxellois et est conduite en partenariat avec l’OSS, l’Observatoire de la santé et du social de Bruxelles-Capitale. Le formulaire n’est pas bien long, faisant la part belle, pour ne pas dire exclusive, aux cases à cocher.
Après avoir, en quelques points, cerné genre, âge, commune d’exercice, type d’organisation (solo, multidisciplinaire, pluridisciplinaire, à l’acte, au forfait), éventuelles activités complémentaires, temps de travail hebdomadaire en consultations au cabinet, le questionnaire entre dans le vif du sujet. Le répondant est invité à évaluer les heures qu’il consacre, par semaine, à des visites, en distinguant celles qui s’opèrent en MR(S) des autres.
La FAMGB et l’OSS s’intéressent également au moyen de locomotion emprunté, de la classique voiture à la moins conventionnelle trottinette. Ils invitent à jauger la durée du déplacement, de moins de 15 minutes à plus de 30, et celle de la visite proprement dite. Arrivent enfin des assertions avec lesquelles se déclarer plus ou moins d’accord. On y brasse des notions comme la complication qu’apportent à l’exercice le trafic et le stationnement, l’éventuel sentiment d’insécurité, la perception de la plus-value que la visite possède (ou au contraire, de la qualité moindre des soins qu’elle entraine), le côté justifié ou pas de la demande de déplacement par le patient, etc.
On suivra avec attention le verdict de cette photographie des habitudes des MG bruxellois, sur toile de fond de vieillissement démographique et d’augmentation du chronique - et alors qu’on perd annuellement 195 heures dans les embouteillages de la capitale aux heures de pointe (*). Nombre de discours voire d’initiatives politiques enjoignent à maximiser le maintien à domicile ou à initier de l’hospitalisation à domicile. Mais, à la lueur de ce que les MG rapporteront, la formule est-elle réaliste, sans aménagements (pratico-pratiques, de mentalités, de rétribution…)? Une exploration qu’on pourrait étendre aussi, finalement, à d’autres maillons de la 1ère ligne…
(*) d’après les statistiques 2018 du cabinet spécialisé Inrix