62 patients ont défilé au drive-in de prélèvement que les confrères de Namur ont ouvert lundi midi, aux portes de leur PMG. Un score qui présage des lendemains chargés. Les MG impliqués sont volontaires, mais cinq semaines après le début de la mobilisation (qui avait commencé par des examens présentiels de cas inquiétants), ils ne seraient pas contre - euphémisme - une rétribution effective…
La semaine du 4 au 11 mai est qualifiée de ‘phase de transition’ dans la mise en place du testing de la population. Du côté du Rassemblement des MG namurois et du cercle Malonne-Floreffe, le week-end a été mis à profit pour monter, à renfort de tentes et de barrières nadar, un drive-in sur le parking de Gamena (la garde médicale namuroise). « Un gardien de la paix règle la circulation et vérifie que le patient est là sur demande du médecin traitant. Suit une étape d’encodage administratif et enfin intervient le frottis en lui-même, 4-5 minutes par patient, sans que celui-ci ne descende de son véhicule », dépeint le Dr Dominique Henrion, le ‘référent covid-19’ local. « Nous avions éprouvé la méthode, qui expose peu les locaux et les médecins, sur des publics bien définis comme les collaborateurs d’un abri de nuit pour SDF. »
Les candidats au frottis doivent avoir été référés par un MG, avec une ‘demande [numérique, ndlr] d’analyse de laboratoire pour suspicion d’infection au SARS-COV-2’. Cela équivaut à une déclaration obligatoire, qui servira si positivité il y a au traçage des contacts. Les développeurs de DMI ont reçu les infos pour intégrer le formulaire. « En attendant, sa transmission à la structure de testing n’est pas si évidente. Nous, on est le ‘CHR Namur’, encore faut-il le savoir… L’envoi va dans une eHealthBox, qu’on n’a pas encore au PMG. Bref, il reste des points à huiler. S’il faut, on reviendra au papier. En médecine de catastrophe, on ne fait pas d’informatique. »
Le drive-in namurois tournera, a priori, de 12 à 15h. Avoir déjà ‘frotté’ 62 patients dès l’inauguration fait pronostiquer au Dr Henrion un afflux futur. Le planning est établi, avec des MG volontaires, pour une semaine. « Puis on verra. On a d’autres projets, comme imaginer du testing mobile pour certains publics. Cela étant, il faudra discuter de la dimension financière. A créer ainsi des permanences et des structures nouvelles, on déforce les pratiques. Les frais sont en train de s’accumuler. Quand la crise a éclaté, les MG se sont mobilisés, la bonne volonté a parlé par exemple pour faire du triage. Mais cinq semaines sans rien toucher, ça devient longuet… »
Pour ce qui est du matériel, les MG namurois ne travaillent pas, cette fois, avec leurs ‘livreurs’ habituels que sont les hôpitaux et les laboratoires cliniques locaux, mais avec la « plateforme fédérale » qui se charge alors de la logistique [cela désigne le consortium de labos de firmes pharmaceutiques assurant l’analyse des échantillons, dotés d’un serveur de résultats commun désormais intégré dans le système hub/métahub, ndlr]. Namur a reçu une première livraison d’équipement, un cinquième « sur un total à venir de 30.000 masques, 5.500 blouses et 600 lunettes ! Des quantités finalement mal ajustées à nos besoins. A croire qu’ils avaient thésaurisé et qu’ils ouvrent les vannes... Les écouvillons sont arrivés sur le fil, un quart d’heure avant l’heure H. Ce qu’ils appellent l’étape pré et post-analytique n’est pas négligeable, il a fallu 62 fois introduire le NISS et le numéro du code-barres du tube de l’échantillon dans le système. »
Lire aussi : Coronavirus : les MG namurois se créent une structure d’appui