La volonté d'améliorer la qualité des soins oculaires pour les citoyens a amené Maggie De Block à la création d'une nouvelle profession paramédicale : l’orthoptiste-optométriste. Les ophtalmologues ont décrié cette mesure notamment au nom de la qualité des soins pour les patients à risque.
Pour la cheffe de groupe CDH à la Chambre, Catherine Fonck, « on aurait pu mieux faire le travail de préparation en binôme avec les ophtalmologues. Ce manque de concertations est à l'image de la politique de Mme De Block » Pour elle, il y a aussi des effets pervers pour le patient. « Chez l'opticien, on paie la facture total sans remboursement si on fait l'examen et qu'ensuite on ne se décide pas pour acheter des lunettes. Cette situation n'est pas acceptable. »
Attendre un an un ophtalmologue
D’un point de vue juridique, seuls les ophtalmologues et les orthoptistes sont aujourd’hui autorisés à réaliser des tests de la vue et à adapter les lentilles de contact. « Le plus inquiétant, c'est que les orthoptistes-optométristes pourraient rater des pathologies et des patients à risque. On aurait pu prendre une réforme plus cohérente en les associant au sein de l'hôpital avec les ophtalmologues. Ils auraient pu décharger ces derniers pour résorber un peu le retard conséquent...et surtout s'ils avaient un doute pour un patient, ils auraient pu rapidement évoquer ce cas avec un ophtalmologue. » Pour rappel, dans certains cas, les orthoptistes-optométristes sont obligés d’adresser les patients à un ophtalmologue. C’est le cas, par exemple, d’une personne âgée de moins de 16 ans ou chez qui on soupçonne une maladie oculaire. Pour elle, le plus grave se situe ailleurs : « Cette réforme ne résout pas le vrai problème : les patients en souffrance réelle ne sont pas assez vite pris en charge par un ophtalmologue. Ils pourront attendre un an dans certains cas. »
Le Premier ministre ne répond pas
Pour la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, avec l’orthoptiste-optométriste, une nouvelle profession paramédicale est créée. Elle sera autorisée à effectuer certaines actions (par exemple, les mesures oculaires) de façon autonome. Il s’agit d’élargir la profession d’orthoptiste avec de nouvelles compétences et de nouvelles tâches. De leur côté, selon la ministre , les ophtalmologues recevront un soutien de première ligne pour certaines activités, ce qui leur permettra de consacrer plus de temps aux soins oculaires complexes et donc d’utiliser au mieux leurs compétences.
Cela n'empêche pas Catherine Fonck de ne pas décolérer : « L'urgence c'est de remettre tout le monde autour de la table. Nous avons même lancer des appels au premier ministre pour que cette décision ne soit pas prise en urgence mais il n'a pas voulu changer. C'est dommage parce que nous aurions pu avoir une réforme qui avait plus de sens au niveau de l'accès au sens et de la qualité des soins. »
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