Si cela ne dépendait que du CD&V, les patients ne devraient plus débourser que 4 euros pour une consultation en médecine générale, soit le montant du ticket modérateur. Le solde serait versé ultérieurement au praticien par l’Inami, précisait ce mardi le quotidien flamand Het Laatste Nieuws. La députée Nathalie Muylle veut ainsi élargir et démocratiser encore davantage l’utilisation du Dossier Médical Global (DMG).

Depuis 2015 déjà, le tiers-payant est accessible à environ 2 millions de Belges – essentiellement des patients défavorisés qui bénéficient par ailleurs d’une intervention majorée de l’assurance. Chez le généraliste, ces personnes ne paient qu’un euro en lieu et place de l’honoraire complet (25,50 euros).

Le CD&V souhaiterait à présent élargir ce système à l’ensemble de la population. “Cela permettrait de gommer complètement le seuil d’accès financier à la médecine générale”, a déclaré Nathalie Muylle dans Het Laatste Nieuws. Seule condition à respecter : disposer d’un Dossier Médical Global chez son médecin de famille. Si ce n’est pas le cas, le patient devra continuer à coller des vignettes et à envoyer ses attestations à sa mutuelle.

D’après les chiffres de l’Inami, près de 7 millions de personnes (soit environ 62 % de la population) disposaient d’un DMG chez leur généraliste en 2017. “Il subsiste donc malgré tout un groupe non négligeable qui a encore besoin d’être encouragé à sauter le pas”, indique Nathalie Muylle.

Élargir le tiers-payant à tous les patients disposant d’un DMG serait avantageux tant pour eux que pour leur médecin traitant, souligne encore la députée. “Les patients fidèles ne devront plus avancer le montant de la consultation ni remettre leurs attestations à la mutuelle. Le médecin, lui, ne devra plus avoir sur lui de sommes importantes, puisque ses honoraires lui seront rapidement versés par la mutuelle via MyCareNet.”

La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), se montre moins enthousiaste. “L’élargissement du tiers-payant ne figure pas dans l’accord de gouvernement”, rappelle-t-elle. La députée Valerie Van Peel (N-VA) freine elle aussi des quatre fers. “La proposition comporte quelques points intéressants, notamment les efforts pour guider le patient vers le généraliste”, a-t-elle commenté mardi dernier dans le programme De Ochtend sur Radio 1. “Ceci doit toutefois s’inscrire dans un accord plus large. Nous devons notamment aussi nous attaquer au recours abusif aux services d’urgence.”