La CSC et la FGTB saluent le lancement en novembre prochain d'un projet-pilote pour lutter contre le burn-out dans les banques et les hôpitaux mais réclament une politique plus globale. Marie-Hélène Ska, secrétaire générale du syndicat chrétien, s'interroge également sur la coordination de cette initiative avec les projets-pilotes menés par le Conseil national du travail sur ce sujet.
«Le projet de Mme De Block (ministre fédérale de la Santé publique, ndlr) est intéressant car c'est une forme de reconnaissance du burn-out mais on doit aller plus loin», estime Mme Ska. La FGTB se réjouit également du lancement de cette initiative, qui permettra à jusqu'à 1.000 travailleurs dans les hôpitaux ou le monde bancaire (hors assurances) en épuisement professionnel, ou menacés de l'être, de bénéficier d'un accompagnement individualisé. «Nous demandons de longue date un accompagnement sur mesure», souligne le syndicat socialiste.
Toutefois, ce projet ne règlera pas tout: «80% des travailleurs estiment que le travail ou en tout cas son organisation a un impact négatif sur leur santé physique ou psychologique», affirme la FGTB, qui déplore que peu ou insuffisamment de mesures sont mises en place pour régler les causes du burn-out. «On doit se pencher davantage sur la prévention.»
«Pour la CSC, l'essentiel est que le burn-out soit pris au sérieux. (...) Il nous semble que si nous faisons face à une multiplication des cas, c'est à cause de la complexification, de la flexibilisation et de la pression mise sur le travail», qui empêche de le combiner avec sa vie privée, martèle Marie-Hélène Ska. «Il faut revenir sur les cadences infernales et les rythmes en décalage avec la vie privée.»
Par ailleurs, patrons et syndicats, réunis au sein du Conseil national du travail (CNT), travaillent également au lancement de projets-pilotes sur ce sujet. Pour Mme Ska, les initiatives de la ministre de la Santé devraient mieux se coordonner avec celles du monde du travail. «L'argent se fait rare et il est un peu ridicule d'en libérer via la Sécurité sociale et via le CNT.»