Vincent Delecluse est vice-président de l’AGME, l’association des MG de Mouscron et Estaimpuis. «Je ne faisais pas partie du bureau à la création des RLM. Si rien ne s’est conclu à l’époque, c’était je pense par relative méconnaissance de leurs missions. Chaque partie était très occupée, avait ses priorités et peu d'occasions de se rencontrer et de se comprendre. Avec le temps, le principe du travail en réseau a fait son chemin. Et on a vu que, sans service de soutien, c’est le médecin traitant ou spécialiste qui doit effectuer toutes les démarches pour ‘activer’ les autres intervenants autour d’un diabétique.»
«Les Trajets de Soins ont bien décollé, et l’hôpital, de son côté, était débordé », poursuit le Dr Delecluse. Il y a 2-3 ans, tandis que se multipliaient les contacts entre les MG et le Dr Oriot, «la présidente de l’AGME à l’époque a interpellé à plusieurs reprises la Région wallonne pour voir comment créer un Réseau local multidisciplinaire (RLM) Autant de tentatives infructueuses… Les RLM allaient être soumis à une évaluation, dont dépendraient ensuite leurs programmation et financement à partir de 2020…»
Entretemps, le local et le support administratif mis en place par l’hôpital constituaient assurément des facilités bienvenues pour répondre aux besoins croissants. «Les infirmières spécialisées ont un point de chute, elles perdent moins de temps en déplacements. Elles sont très dynamiques, cela donne de beaux résultats avec les patients. Des animations de groupe sont également possibles…» Ses confrères MG ont-ils adopté le concept? «On en parle en glems. Quelques-uns préfèrent continuer à ‘faire leur popotte’ dans leur coin. Mais chaque semaine, de nouvelles demandes de prise en charge arrivent.» L’épouse du Dr Delecluse, infirmière éducatrice au sein du projet en compagnie de deux autres collègues, le confirme: la structure est en plein essor. «Ce sont plus de 700 patients qui y sont désormais suivis!»
L’AGME a bien l’intention d’aller à nouveau gratter à la porte des autorités wallonnes. Il faut stabiliser l’initiative, le coup de pouce de l’hôpital n’allant pas durer éternellement. Du reste, le cercle compte aborder le sujet avec son voisin tournaisien, l’AGT - qu’il connait bien puisqu’ils partagent un secrétariat commun. «Si un RLM se crée, il couvrirait aussi Tournai, car cela fonctionne par ‘bassin de soins’.»
Lire aussi : Mouscron: un «RLM» sur le tard, mais pour un mieux!