Nouveau ministre de la santé: les attentes du Dr Lawrence Cuvelier (GBO)

Pour le Dr Lawrence Cuvelier (GBO), avoir un médecin à la tête du ministère de la santé est potentiellement une bonne chose, bien que cela doive se confirmer dans la réalité concrète. Le nouveau président du GBO appelle de ses vœux une meilleure collaboration entre les niveaux de pouvoir et entre les départements au sein d’un même niveau. Les dossiers urgents ne manquent pas.

Les nouveaux gouvernements de la Région Wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles viennent d’être formés. L’épidémiologiste Yves Coppieters (Les Engagés) s’est vu confier la santé dans les deux gouvernements. Est-ce un atout pour la santé et la médecine d’avoir un médecin à la tête de ce double ministère ? Pour le Dr Lawrence Cuvelier, nouveau président du GBO, « cela peut l’être, bien que cela n’ait pas toujours été le cas. Mais cette fois-ci, on peut espérer car Yves Coppieters a déjà par le passé donné des gages de compétence ».

Reste à voir comment cela se passera concrètement au cours des semaines et des mois à venir. « Il serait grand temps que les compétences deviennent véritablement transversales », commente le Dr Cuvelier. « Nous avons trop souvent été bloqués par le passé en matière de santé parce qu’il y a de nombreux prés carrés gardés par les différents niveaux de gouvernance et les différents départements d’un même niveau. Le manque de collaboration a maintes fois été la cause de non-résolution de problèmes pourtant importants ». Il prend comme exemple le cas d’un enfant en difficulté dans sa scolarité pour des raisons sociales. L’école dépend d’un ministère, la santé mentale d’un autre, les questions sociales sont sous une autre tutelle encore… Sans collaboration entre ces intervenants potentiels, il n’est pas possible pour le généraliste d’apporter une aide efficace à l’enfant en souffrance et à sa famille. « Comment parvenir à obtenir un appui coordonné de la part de gens qui ne se parlent pas ? »

D’autres barrières existent, auxquelles il faudrait aussi réfléchir dans la mise en place souhaitable d’une plus grande coordination. « Le secret médical est bien évidemment une nécessité impérieuse et une valeur fondamentale en médecine », souligne Lawrence Cuvelier. « Mais dans certains cas, un meilleur partage des données ne serait-il pas souhaitable pour le bien du patient ? Une réflexion, y compris au niveau politique, est nécessaire à tous les niveaux pour lever des freins qui sont parfois nuisibles au patient. Quant à la santé mentale, beaucoup de travail reste à faire. »

Qu’en est-il de la représentation des syndicats médicaux aux différents niveaux de pouvoir ? « Nous sommes évidemment reconnus au niveau fédéral. Mais nous devons pouvoir jouer un rôle à tous les niveaux, parce qu’il y a un grand besoin de cohérence entre les niveaux fédéral, communautaire et régional. Nous sommes déjà présents au niveau de l’AVIQ et de Proxisanté. Mais on entend parler de révision des modes de fonctionnement. Il ne faudrait surtout pas que l’on détruise sous ce prétexte ce qui est déjà mis en place et qui porte ses fruits. Nous y serons attentifs. »

Le Dr Cuvelier cite également d’autres dossiers qui sont largement prioritaires pour la médecine générale. « Il y a la pénurie de médecins généralistes et son corollaire, les zones en pénurie. Ici encore, nous sommes face à un grand besoin de coordination entre les différents niveaux de pouvoir. L’organisation de la garde de médecine générale, avec la saga du 1733, pose aussi des problèmes majeurs. Des discussions sont en cours sur ce point. Il y a aussi les rapports avec les universités, la politique des stages, bref les problèmes urgents ne manquent pas », conclut le président du GBO.

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