Vaccination, soins transversaux, PMG... les réformes en soins de santé se poursuivent . Toutefois, selon Luc Herry, président de l'Absym, elles ont une fâcheuse tendance à aller toutes dans le même sens: la main dans la poche du médecin. Cette poche qui se vide petit à petit.
Il précise sa pensée: “La réflexion actuelle sur les soins transversaux n’est pas anodine à ce niveau. Il faut voir ce qui va revenir à la médecine. On peut toutefois imaginer qu'il va encore y avoir une prise de moyens sur nos honoraires.”
Ce sentiment, cette impression est partagée par de plus en plus d’acteurs selon lui....il s'en inquiète en rappelant que les honoraires médicaux ne sont pas inépuisables. “ Je rappelle que l’on a déjà pris une part de notre activité et de nos honoraires avec la vaccination par les pharmaciens. Un même mouvement est en route avec les PMG (financement des postes de garde de médecine générale). Je rappelle que les médecins financent l’organisation administrative des PMG qui est une infrastructure de l’Etat. "C’est comme si on demandait aux pompiers de verser une somme pour financer leur propre caserne. Ce n’est pas normal. C’est ce que nous disions depuis le début. C’est alarmant”
Des mesures graves à long terme
Pour lui, l'impact de ces différentes mesures pourrait être grave à long terme: “Nous savons très bien que les médecins et le personnel de santé sont sous-financés, "sous-honorés". Pour moi, le danger à terme est de voir partir nos médecins et nos professionnels de soins vers d’autres pays. Les responsables politiques n’en prennent pas assez conscience. En outre, il ne faut pas oublier que nous formons de moins en moins de prestataires de soins et qu'en plus ils quittent notre pays pour des pays (Canada, Suisse, Luxembourg) où ils sont mieux considérés.”
Plus assez de moyens
Cette dynamique pourrait creuser les budgets, augmenter la pénurie et diminuer la qualité de la pratique: “Si on va au bout de cette mécanique qui se met en place tacitement, bientôt en Belgique, il n’y aura plus assez de moyens pour les soins de santé. Il y aura, par ailleurs, un désert de prestataires de soins. Les conséquences seront réelles à terme et cela fait des années que nous le disons. C’est d’ailleurs malheureusement ce qui se passe en France... Il est urgent que nos responsables politiques se réveillent pour que l'on garde des soins de santé de qualité à long et à moyens terme. ”
Derniers commentaires
Charles KARIGER
27 avril 20221. "Ça doit être gratuit !" Ce slogan populiste s'est appliqué depuis longtemps à l'enseignement. Le résultat est évident: notre pays est devenu un tel "désert scolaire" que nos Zautorités engagent depuis longtemps en guise d’enseignants des gens (Courageux! Ô combien courageux!) pudiquement désignés comme dépourvus des titres requis... (catégories: Titres requis / Titres suffisants /Titres de pénurie / Autre titre ou Titre de pénurie non listé ; voir https://www.wbe.be/ressources/ressources-reglementaires/titres-et-fonctions).
2. L'administration de certains soins par des Praticiens Professionnels NON MEDECINS se répand à présent comme le recours aux enseignants dépourvus des titres requis.
Nous avons déjà des sous-écoles, nous aurons bientôt des sous-soins.
3. Nos "responsables politiques" ne sont, de quelque parti qu'ils soient issus, que les exécuteurs DOCILES des exigences de nos populations. Il leur est aussi impossible de s'y opposer dans le domaine des soins que de corriger les aberrations alimentaires des McDo, KFC et autres temples de la malbouffe.
Le moindre filtre de sélection des étudiants en médecine soulève les manifestations, tout échec scolaire ou universitaire est contesté, si patent soit-il.
Nos Zautorités n'ont ni le droit ni les moyens de corriger cette descente vers les bas-fonds de la sous-médicalisation.
D'ailleurs leurs seules réactions sont de multiplier les tentatives de gestion industrielle et financière "top-bottom" sans la moindre prétention à améliorer la réalité humaine et matérielle de la dispensation des soins. Les projets éoliens d'organisation des soins urgents, postes de garde, etc en sont un pitoyable exemple>.