Les indisponibilités de médicaments, ‘vraies’ ou provoquées par le contingentement, empoisonnent la vie des pharmaciens et, surtout, impactent la continuité des soins aux patients, regrette l’APB. Dans ce contexte, elle entend bien remettre à l’agenda politique, lors de cette législature, la question du «droit de remplacement».
Alain Chaspierre, son président, préfère ce terme à celui de substitution. Il sait qu’il crispe généralement les prescripteurs. «Face au patient qui attend un traitement, devoir toujours obtenir le feu vert du prescripteur, c’est une contrainte supplémentaire qui s’ajoute aux 4 à 5 heures que les pharmaciens passent déjà, chaque semaine, à résoudre les problèmes d’indisponibilités. Bien sûr, pour les médicaments no switch, à marge thérapeutique étroite, un remplacement nécessite absolument un contact et un suivi médical, vu les risques. En revanche, pour la grande majorité des molécules, passer d’une marque à une autre n’a pas d’incidence. C’est pourquoi l’APB estime que l’on devrait habiliter les pharmaciens à procéder au remplacement dans une série de situations scientifiquement encadrées.»
Cela épargnerait d’ailleurs aux médecins pas mal d’appels intempestifs leur annonçant que, de facto, le médicament prescrit ne pourra être délivré pour cause de pénurie et qu’une alternative est proposée, observe Alain Chaspierre.
«Le débat doit être réouvert durant cette législature. Dans les situations d’urgence, dont la garde, et face aux ruptures d’approvisionnement, il faudrait plus de souplesse pour notre profession. Les médecins ne sont pas toujours joignables. Aujourd’hui, le pharmacien prend ses responsabilités, pour servir le patient, mais cette pratique n’est pas encadrée légalement. Il faudrait l’autoriser, dans un cadre discuté avec les médecins. Je suis partant pour débattre des pour et des contre.»
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